Contre l’expulsion des camps autogérés (un message de vérité)

| DOC du réel

Nantes, le 1er mars 2016 : Balade d’actions initiée par des habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, vidéo de 7min de DOC du réel. Contre toutes les expulsions de tous les camps autogérés.

À l’heure ou le gouvernement se félicite d’inaugurer des contenairs et des cabanes en bois « conformes » à Calais, en vue de « résoudre » le désastre humanitaire de la jungle de Calais, à l’heure ou le Parti socialiste effectue des expulsions brutales, alors qu’il brûle et rase la moitié de la jungle de Calais : retour sur le message de vérité que nous adresse François Hollande.

Nous sommes au début du mois de mars, la trêve hivernale n’est pas terminée, des camps de Rroms (Nantes), des maisons squattées (Lyon) sont expulsés. Des habitants de la zad mettent en lumière le paradoxe humanitaire, l’hypocrisie du gouvernement, en semant la révolte et ou en clamant leur indignation dans les rues de Nantes.

Une manifestation de soutien et d’actions, elle-même réprimée. (7mins15)

Expulsions à la chaîne, communiqué :

"Dans la moité sud de la Jungle de Calais les flics ont commencé lundi 29 février leur sale boulot avec la destruction des habitations des migrant.e.s. Les témoignages s’égrainent depuis, témoignant de la violence et de la brutalité mise en œuvre par les autorités face aux tentatives de défense des lieux de vie. Gazage, usage de flashball, canon à eau, matraquage, arrestations et incendies de cabanes. 12 exilés iraniens sont en grève de la faim depuis mercredi en protestation contre la destruction du bidonville.

Le gouvernement a voulu présenter cette expulsion comme « douce », qui serait progressive et sans violence. L’hypocrisie de ce discours humanitaire est insupportable face à la violence des destructions des lieux de vies et de toutes les formes d’auto-gestion qui ont pu se mettre en place.

La Jungle n’est certes pas un idéal de vie. S’il faut participer à sa défense aux côtés de ceux et celles qui la vivent c’est d’une part parce que leurs existences et leurs perspectives sont menacées par un monde gestionnaire et un État policier. Mais aussi parce qu’elle rend possible des formes d’organisations, de rencontres, d’autonomie et d’autodétermination – que l’État qualifie comme « un lieu de dérives autogestionnaires »

Ce qu’il se passe à Calais n’est pas un phénomène isolé ni une exception. C’est la même logique qui s’abat partout en France, logique coloniale et patriarcale de répression et de gestion des populations, que l’État applique aux personnes « indésirées », à celles qui s’opposent à celui-ci par leur projet de vie.

Dans la région nantaise, les mineurs isolés ne sont pas pris en charge, les expulsions de squats de personnes sans papiers sont monnaie courante et passées sous silence ( le squat du presbytère à Doulon est en passe d’être expulsé). À Carquefou ce sont environ 200 personnes d’un campement Rrom qui ont été expulsées mercredi dernier…

Des collectifs de luttes et des personnes résistent face à la destruction systématique des lieux de vie et des biens des personnes qui y vivent. Parce que le dispositif répressif ne viendra pas à bout de la volonté des migrantEs de choisir, de tenter, de construire leur propre vie, parce que les frontières physiques ne créeront jamais de frontières mentales. Parce que nous décidons d’y résister collectivement".

Mots-clefs : Calais | vidéo | ZAD

À lire également...