Le mardi 4 décembre 2018, le squat l’Echarde était assigné au tribunal d’instance de Montreuil pour une procédure d’expulsion. Le tribunal ayant malencontreusement été touché par un incendie volontaire (pour notre plus grand plaisir), le procès a eu lieu dans une petite salle prêtée par la mairie pour l’occasion. Nous sommes, en compagnie du Jardin d’Alice, assignés en justice par l’EPFIF (qui voyait dans le même temps son colloque perturbé dans les locaux du Monde). Alors qu’on devrait s’attendre à devoir affronter les plaignants (l’EPFIF), c’est l’avocat du Jardin d’Alice qui nous a le plus attaqué. Maître Marc Ganilsy, défenseur de nombreux « squats d’artistes », n’a en effet pas caché l’opposition de nos pratiques, affirmant (très justement) que nous sapions « 15 ans de son travail sur les conventions ». Le conventionnement, théorisé par Ganilsy comme « l’urbanisme temporaire », est une pratique anti-squat et une arme de gentrification permettant à des propriétaires de se faire payer un loyer par les artistes plutôt que d’embaucher des vigiles ou de remettre dans le giron de lÉtat des occupant-es rrresponsables. Rapidement à cours d’arguments juridiques, l’avocat du Jardin d’Alice a choisi la stratégie de la terreur, affirmant à la juge que nous étions « des personnes dangereuses », et que l’Écharde était « l’antichambre de l’Acte IV » [des Gilets Jaunes]. Ce n’est pas le cas, mais peut-être pour un prochain acte ?
Nous aurons le rendu de la décision le 4 janvier. En attendant, il est toujours possible de faire vivre le lieu en participant aux événements (voir le programme de décembre) ou en se rendant à l’AG du lieu touts les dimanches.
Squat partout !