Bilan de la répression de la manif du 30 janvier contre la loi sécurité globale

Bilan de la legal team Paris-IDF suite aux manifestations du samedi 30 janvier.

  • Verdict des audiences du 18 février

    2 prévenus ont été relâxés. Un autre a été condamné à des jours-amendes et un 4e à 3 mois de sursis converti à 70h de TIG.

Suite à la manif du 30, force est de constater que l’État s’est bien moins félicité publiquement de sa bonne gestion répressive. Pas de chiffres arrogants étalés sur les réseaux ni de communications fiévreuses du premier flic de France.

Pour autant, il n’a pas épargné les manifestant.e.s, bien au contraire ! Bien planqué à l’abri des regards, le tandem infernal police-justice perpétuait sa sale besogne, condamnant jusqu’à minuit passé, le lundi suivant 1er février, et déferrant toujours le mardi (après des prolongations de gardes a vue de 24h), se délectant de traîner devant des juges quasiment la moitié de la quarantaine d’interpellé.e.s. Un décompte qui nous fout toujours plus la rage. C’est dire à quel point les salauds l’ont mauvaise et lâchent rien, à coups de matraques comme de verdicts, pour vider les rues.

Ainsi ont plu les rappels à la loi assortis d’interdiction de Paris. Pour 6 mois généralement, histoire d’éloigner les méchants contestataires. Une mesure scélérate — Interdit·e de manif pendant 6 mois sans procès : le dernier coup tordu de la justice — qui ne fait que dissimuler l’absence de charges du parquet. On classe l’affaire... tout en privant les gens de liberté, sans recours, sans appel...

Parmi les nouvelles tendances dégueu des procs : la mise sous scellé du téléphone, suite au refus de donner ses codes de déverrouillage — Code PIN en garde à vue : décryptage d’un coup de bluff — ... Même quand la personne n’écope que d’un rappel à la loi. Là aussi : pas de poursuites, mais pourtant on punit les gens, « ton téléphone, confisqué ! Fallait pas user de ton droit au silence » ! De quoi nous inciter encore plus à laisser nos meilleurs ennemis roupiller à la maison quand on sort déambuler.

Sur la quinzaine.de « déferrements » — transfert des gavé.e.s au tribunal — on a eu droit à un bon quota de comparutions immédiates : 5 pour la journée de lundi, et au moins 4 le mardi. Autant dire franchement : un ratio exorbitant si on le rapporte au nombre d’interpellé.e.s et si on compare avec la manif du 12 décembre.

Les motifs sont toujours les mêmes sornettes, outrage, rébellion ou violences sur agents (suffit de ne pas se laisser interpeller...), et quand il n’y a rien d’autre qu’un masque trouvé dans la fouille, le fameux « groupement » a toujours beaucoup de succès.

Parmi les malchanceux.ses se trouvaient des camarades non-résident.e.s en France, qui ont fait le choix d’être jugé.e.s le jour même pour éviter la détention préventive : iels ont pris 3 et 4 mois de sursis... et inauguré leur casier made in France. Tout cela dans une atmosphère post couvre-feu de franche hostilité et de pression policière exacerbée. On avait les nerfs. Un autre prévenu, jugé plus tôt, a écopé de 30 jours-amendes à 10 euros.

Les autres ont demandé le renvoi de leurs audiences, ce sera les 18 février, 1er et 2 mars. La.contrepartie des juges en pareil cas, c’est d’assigner les prévenu.e.s à un contrôle judiciaire serré. Comme l’interdiction de manifester sur Paris, une autre ville, voire sur toute la région Ile-de-France. Certains ont même eu en plus une obligation de pointage...

Ce petit cirque se reproduit toutes les semaines : la justice accepte de reporter leurs procès, mais les punit quand même à l’avance, en les empêchant d’exercer ce pourquoi ils ou elles ont été arrêté.e.s : manifester !

On aura donc l’occasion de se revoir pour soutenir les réprimé.e.s. Ne restons jamais seul.e.s, ne laissons pas les autres isolé.e.s face a la justice.

Encore et toujours, la solidarité est notre arme.

Localisation : Paris

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