Barbès : un homme abattu devant le commissariat de la Goutte d’Or

Un homme a été abattu ce midi devant le commissariat de la Goutte-d’Or à Paris (18e arrondissement) par les policiers.

La police a d’abord communiqué sur le fait que l’homme portait une ceinture d’explosifs, le ministère de l’Intérieur évoquant « un dispositif pouvant être un gilet explosif » avant de se rétracter. Une autre version affirme désormais qu’il aurait attaqué au couteau des policiers en faction en criant « Allah Akbar ». Un peu plus tard dans la journée, la police ne parle plus de ce qu’il aurait crié, mais affirme avoir trouvé une feuille à en-tête de l’État Islamique.

Les versions les plus contradictoires circulent donc. Des témoins présents sur place contestent la version de la police : l’homme abattu devant le commissariat du 18e n’aurait en particulier pas exhibé d’arme [1]. De fait, la plus grande prudence est de mise sur les informations communiquées par l’État et les médias, l’affaire rappelant étrangement l’assassinat par la police de Bertrand Nzohabonayo, âgé de 20 ans, à Joué-les-Tours. Finalement, tout ce que l’on sait, c’est qu’un policier a tiré trois balles à bout portant sur un homme parce qu’il se sentait menacé : avant l’état d’urgence, même si le terme était déjà trop faible pour désigner ces pratiques, on avait au moins la décence d’appeler ça une bavure [2]

Dans l’après-midi, ce quartier populaire de Paris a à nouveau été bouclé par la police, qui en profite pour faire une démonstration de force dont elle a l’habitude à la fois sur les gros événements (interdiction des manifestations pour la Palestine) et au quotidien par les pratiques de contrôle et de harcèlement.

Source : leur presse.

Notes

[1« Quand il est arrivé, il était très normal », assure un témoin dans cette vidéo. Avec toutes les réserves de rigueur sur la source, mais simplement histoire de manifester la discordance entre les récits policiers et les témoignages des habitant-e-s du quartier.

[2Même dans la version la plus forte, tirer à bout portant sur un homme qui menace à l’arme blanche, ce n’est pas normal : c’est la conséquence d’un usage d’une arme létale au lieu d’une arme non-létale sans justification, et au-delà d’un armement excessif, d’une psychose collective... Bref, un homme tombé sous les balles de la police, qu’il soit islamiste radical ou écolo, racisé ou bon blanc, sain d’esprit ou déséquilibré, ce ne sera jamais banal.

Localisation : Paris 18e

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