Persistons sur la lancée du 16 janvier : continuons à imposer notre calendrier en occupant une place. Pour en faire un point de résistance visible et y prendre le temps de déjeuner ensemble, s’informer, échanger, faire la fête !
L’état d’urgence étant parti pour s’installer, sa contestation doit s’inscrire dans la durée. Il est vain d’espérer obtenir son retrait, d’ailleurs, un retour à la « norme » n’est pas plus souhaitable que possible, l’état d’urgence n’est que la prolongation et l’intensification de ce qui avait déjà cours auparavant : arbitraire policier, surveillance généralisée, criminalisation des luttes, stigmatisation de certaines populations...
Aussi, ce n’est pas l’état d’urgence en tant que tel que nous contestons, mais le mode de gouvernement dont il est le produit.
Le climat sécuritaire en lui-même est détestable : ce sentiment de malaise à attendre le métro aux côtés d’une patrouille de militaires, cette crainte de croiser des policiers, de devenir soudain la victime de leur arbitraire, cette humiliation de devoir ouvrir son sac à l’entrée de chaque édifice ; une méfiance et une surveillance permanente... Quel avenir cela présage-t-il ?
Le gouvernement semble bien s’enfoncer dans sa folie autoritaire et raciste, à faire taire définitivement toute volonté de résistance par l’intimidation.
De la prison pour les syndicalistes de Goodyear, de la prison pour des carnavaliers à Rennes et des manifestants à Calais, d’éternelles chasses aux migrants, des assignations et des perquisitions pour des opposants politiques, l’impunité des crimes policiers, et bien sur un climat d’islamophobie qui s’installe au nom de l’antiterrorisme (avec entre autres la volonté odieusement symbolique d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité). En bref, toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre de l’ « union » nationale sont d’emblée suspecté-es voir considéré-es comme ennemi-es d’État pour assurer une soi-disant sécurité intérieure.
Dans cette situation inquiétante, il nous paraît important de nous retrouver, de tracer des nouveaux chemins de luttes et de résistance, de ne pas s’enfermer dans les identités qui nous sont assignées, et de trouver une convergence possible entre celles et ceux que le gouvernement voudrait voir muselé-es.
Le 20 février, un Banquet aura lieu place Ménilmontant pour donner suite à celui du 16 janvier. Pour prolonger les convergences esquissées, pour se rassembler, et rendre visible une opposition joyeuse et affirmée à cet état d’urgence permanent qui nous gouverne.
En musique autour de différentes cantines, tables infos et expos, les personnes subissant cette répression prendront la parole. Ce sera le moment d’échanger, de se rencontrer, de se renforcer pour les luttes en cours et celles à venir, et de rappeler que leurs intimidations ne nous arrêteront pas.
À la tombée de la nuit, le Banquet se transmutera en Boum contre l’état d’urgence ! Ambiance carnavalesque : venez masqué-es, déguisé-es, coloré-es, armé-es de vos cotillons et autres confettis. Prenez de quoi faire du bruit, instruments, casseroles, potes, pour célébrer notre insoumission à ce monde qui préfèrerait nous voir silencieux-ses.
RDV à 12H30 sur le parvis du métro MENILMONTANT (Ligne 2)
Bouffe et boissons chaudes/froides le midi et le soir (cantines, barbecue, soupes, thé, café, vin chaud, bières).
Prises de paroles, banderoles, braséros, tables d’informations, expo sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, atelier graff/pochoirs contre l’état d’urgence, musique (fanfare, Open Mic, Mix electro à partir de 19H), et plein d’autres choses !
Avec, entre autres, la participation :
du Dip Social Klub, Collectif Quartier Libre, STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), Les Marmoulins de Ménilmontant, Tabliers Volants, Disco-soupe, Collectif NDDL Île-de-France et habitants de la ZAD, collectifs contre les violences policières, perquisitionné-e-s, assigné-e-s, BDS (Boycott, Desinvestissement, Sanctions)...etc
Ramenez de quoi décorer la place ! (banderoles, affiches, panneaux)
(Appel du 1er banquet)