C’est l’expulsion au 45e et donc dernier jour de rétention qui a mis le feu au poudre. Un gars qui s’était fait de nombreux camarades dans le centre était proche de la porte de sortie après plusieurs tentatives d’expulsion infructueuses vers l’Algérie. Mais au lieu de pouvoir retrouver un semblant de liberté et ses proches, ce que l’administration française avait prévu pour lui c’est un saucissonage pour le mettre de force dans l’avion. Plusieurs compagnons de galère se sont donc montrés solidaires avec lui pour l’aider à résister à cette expulsion. C’est cette résistance qui a sans nul doute été contrée par une grande violence de la part des flics (n’oublions pas qu’en France plusieurs personnes sont mortes pendant leur tentative d’expulsion et que régulièrement des personnes expulsées sont blessées), qui a abouti à la révolte et à l’incendie.
Suite à la révolte ils seraient au moins 3 à avoir été placés en garde-à-vue. Nous n’avons pas pu avoir de nouvelles d’eux mais sans doute sont-ils passés en comparution immédiate le lundi ou ont été mis en détention provisoire car bien évidemment il est rare qu’un acte de révolte qui aboutit à la destruction, même partielle, d’une prison, sans soutien et campagne de solidarité ne soit pas sévèrement puni.
La mise hors d’état de nuire de la prison a permis plusieurs libérations immédiates (au moins 5 selon des témoignages). 60 retenus ont été transférés vers d’autres centres de rétention : Nimes, Lille, Marseille et le Mesnil-Amelot. Parmi les 20 qui étaient transférés à Nimes, au moins 12 ont été libérés par un juge de la liberté et de la détention grâce à des vices de procédure liés notamment à leurs conditions de transfert ou à la non notification de droits.
Fin décembre 2011, un mouvement de solidarité avec un prisonnier qui devait être expulsé avait également abouti à une révolte collective. Des personnes accusées d’avoir participé à cette révolte était venues témoigner dans l’émission de radio l’envolée sans papier ni frontière. Vous pouvez écouter leur témoignage sur ce lien (les témoignages commencent à 19 minutes mais avant cela il est question aussi de Vincennes puisque cela parle du procès en appel de retenus accusés d’avoir pris part à la révolte qui en juin 2008 avait aboutie à la destruction complète de cette prison spéciale pour étrangers).
Si à l’extérieur, les luttes contre les centres de rétention et contre les frontières vont et viennent, les personnes sans papiers n’ont guère le choix du terrain de conflictualité à investir et régulièrement se révoltent, allant jusqu’à mettre en acte ce que proclament les slogans (feu aux centres de rétention, détruisons les centres de rétention, pierre par pierre et mur par mur, nous détruirons ...).
Le 22 juillet, à l’appel d’un collectif de sans papiers, une manifestation aura d’ailleurs lieu devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot. Soyons y nombreux et nombreuses, solidaires au-delà des murs et frontières et modalités d’action.
Liberté pour toutes et tous avec ou sans papiers (c’est à dire papiers pour toutes et tous ou plus de papiers du tout)
Après la révolte du 1er juillet au centre de rétention de Vincennes
Une semaine après la révolte qui, le 1er juillet, a mis hors d’état de nuire deux bâtiments du centre de rétention de Vincennes, quelques nouvelles glanées ça et là, un lien et la perspective d’une manifestation.