Appel à multiplier les comités d’action locaux

Créons des comité gilet jaunes dans les quartiers populaires de Paris et sa banlieue

Nous avons affaire à une situation insurrectionnelle, le milieu autonome parisien doit être à la hauteur de l’évenement.

Ainsi alors qu’une large partie de la population française a décidé de refuser la vie de misère qu’on leur imposait, la question n’est plus de savoir si nous somme de leur coté ou non. Les réserves concernant le potentiel réactionnaire de cette mobilisation doivent être relativisées au vu de l’ampleur de la participation. Oui, sur une large majorité de la population française, il y a des racistes, rien de nouveau. Reste que le mot d’ordre commun qui rassemble les participants est toujours focalisé sur la destitution de la présidence et la fin de la misère quotidienne. À Paris pourtant les militants sont dans l’incapacité d’agir concrètement hors des émeutes du samedi, de fait les comités de gilets jaunes se sont formés en majorité hors des villes, et nous ne pouvons donc pas les rejoindre.

On a vu cette semaine une multiplication des fronts de luttes que ce soit de la part des lycéens ou des étudiants, de même il semble inéluctable que les base syndicales s’organisent bientôt en vue d’une gréve générale. Bref, nous nous apprêtons à reconduire nos propres moyens de lutte, grève, blocage, occupation. Ces initiatives sont indispensables, elles seront un moment crucial de la lutte.
Pour autant elle devront être accompagnées par de nouvelles pratiques qui ne se contentent pas de reconduire un dispositif traditionnel. Autrement dit, il est crucial de réfléchire à comment tirer les première leçons de cet événement, comment apprendre des gilets jaunes qui en deux semaines ont réussi ce à quoi nous aspirions depuis longtemps.

Dans cette optique il semble que l’organisation par comités géographiques et non professionnels soit un primat décisif. En effet partis de groupes facebook et rassemblés sur des points très locaux, les gilet jaunes ont réussi à agréger tous les laissés pour comptes de la lutte des classes organisée traditionnelle : précaires, chômeurs, retraités, etc. La sphère de la reproduction étant au cœur de cette frange de la population mobilisé il est important de construire des espaces ou nous pourrons nous rencontrer, s’organiser. L’enjeu crucial est également de saisir l’opportunité énorme qu’est le refus inébranlable de récupération de ces gilets jaunes, ne pas avoir de représentants, ne pas se focaliser sur quelques revendications, autant d’aspirations à l’auto-organisation, primat de toute politique révolutionnaire. Voilà qui représente une manière idéale de ne pas voir le mouvement tourner à la réaction.

C‘est pour quoi il est indispensable que les travailleurs, étudiants, précaires que nous sommes soient capables de se saisir dans leur dualité, comme des sujet travailleurs/consommateur, capables de revendiquer à la fois des hausses de salaires sur leur lieu de travail et la fin de la vie chère dans leur quartier.

Nous appelons donc à la formation de comités d’action locaux, en priorité bien sûr dans les quartier les plus populaires du nord et en banlieue de Paris. Le moment est éminemment favorable, il est évident que les habitants des ces quartiers ont été réceptifs à ce qui s’est passé ces dernières semaines, et si quelques associations de quartier ou groupes affinitaires appellent dans la rue et sur les resaux sociaux à la formation de comités d’action gilets jaunes, tout porte à croire que l’appel sera largement entendu et que la population mobilisée ne soit plus la même que ce qu’on a pu voir notamment à nuit debout .

Organisons-nous,
Et que vive la commune !

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