L’objectif poursuivi par cette occupation est multiple. Il s’agit, d’une part, de permettre à une centaine de personnes de ne pas dormir dans le froid et de ne pas subir les violences policières de la rue et, d’autre part, de proposer un lieu dans lequel les exilé.e.s s’organisent collectivement et exigent la régularisation des exilé.e.s occupant.e.s. Par ailleurs, cette occupation s’élève contre ces politiques migratoires françaises et européennes absurdes et racistes mais aussi contre la répression policière et bureaucratique qui les accompagnent. L’occupation du Bâtiment A de l’Université Paris 8 s’inscrit dans les mouvements d’occupation contre la sélection dans les facs et aux frontières en réaffirmant que les universités sont des lieux ouverts et politiques.

Depuis deux mois, depuis le bâtiment A occupé, des projets, actions et événements se sont multipliés et une vie collective s’est organisée.

• Une mobilisation pour exiger des papiers pour tout.e.s les occupant.e.s a été organisée devant la Préfecture de Bobigny, ainsi que deux rassemblements à l’Université Paris 8 en soutien à l’occupation, une mobilisation devant le CRA du Mesnil-Amelot et un rassemblement devant Paris 8 du Collectif de sans-papiers de Paris (CSP75) en soutien aux occupant.e.s.
  Des dizaines d’articles de journaux, des tribunes ont été publiés ainsi que des communiqués de soutien écrits par des personnalités (artistes, universitaires, politiques, etc), par plusieurs UFR de l’Université Paris 8 et différents laboratoires de recherche.
• Les occupant.e.s du Bâtiment A ont participé à des séminaires et des débats autour des questions migratoires.
• Le week-end du 24 et 25 Mars, un petit groupe d’exilé.e.s s’est rendu à Lyon à la Coordination nationale de lutte contre les politiques anti-migratoires.
• Des réunions inter-habitants plusieurs fois par semaine avec une traduction simultanée en plusieurs langues, ont permis de prendre des décisions sur l’organisation de la vie du lieu et sur des revendications politiques. Plusieurs AG publiques se sont aussi tenues au bâtiment A occupé.
• Une organisation collective a été mise en place pour le ménage, la cuisine, la vaisselle, et des récups de légumes ont approvisionné le lieu. L’approvisionnement a aussi été assuré par de nombreux dons (merci !). Les deux banquets cuisinés par les exilé.e.s ont aussi permis de récolter des fonds.
• La vie du lieu a aussi été rythmée par la participation des exilé.e.s à des ateliers radios et de danse, par des dizaines de parties de foot sur la terrasse de l’occupation, plusieurs anniversaires ont été célébrés et des cours de français donnés plusieurs fois par semaine.

Aujourd’hui, les discussions sont toujours en cours avec le comité de médiation de l’Université, et portent notamment sur une potentielle inscription des exilé.e.s à la fac à la rentrée prochaine.

Nous vous remercions pour votre soutien dont nous avons plus que jamais besoin que ce soit pour l’approvisionnement du lieu (huile, sucre, sauce tomate et café sont toujours les produits les plus recherchés !) ou pour soutenir les actions et revendications des exilé.e.s.

Mercredi prochain une AG publique aura lieu au Bâtiment A occupé pour continuer à nous organiser. Infos à venir !