SOUTENONS LE ROJAVA !

Mercredi 9 octobre, la Turquie d’Erdoğan a entamé une guerre d’agression dans le nord de la Syrie, visant à détruire le projet politique du Rojava, région auto-administrée du Kurdistan syrien.
Depuis, malgré un intense ballet diplomatique, le nouveau sultan conserve toute latitude pour poursuivre son offensive, aidé dans son projet par la coalition de plusieurs groupes islamistes et de mercenaires syriens à son service.

La « trahison » des peuples du Rojava par leur allié de circonstance américain dans leur lutte contre Daesh a ouvert un boulevard aux visées obscurantistes et impérialistes d’Erdoğan, que l’indignation stérile des Européens, finalement plus préoccupés par le chantage aux réfugiés de leur allié turc, ne peut prétendre endiguer.

Cette attaque de trop a fait en une semaine plus de 500 morts et 300 000 déplacés, elle a permis de libérer des prisonniers de l’État islamique et a donné lieu à des crimes de guerre et exécutions sommaires contre des civils…

Mais l’invasion du Rojava n’est pas un simple soubresaut de la guerre civile syrienne, elle est aussi et surtout une tentative d’assassinat d’une expérience révolutionnaire unique, dont la mort programmée arrangerait bien, au fond, tous les États impérialistes et leurs affidés.

Le projet politique du Rojava, appelé système fédéral démocratique, est la seule alternative viable actuelle dans le chaos de la guerre civile syrienne et une résistance en acte au régime sanguinaire de Bachar el-Assad, aux groupes nationalistes et terroristes dans la région.
C’est une expérience unique, basée sur la démocratie directe, les assemblées locales, le féminisme, l’écologie et la cohabitation des différents peuples. Il suit un modèle décentralisé, où les communes, petites unités regroupant de deux cents à trois cents familles, sont les principaux organes de décision dans la vie politique.

À partir de décembre 2010, les printemps arabes ébranlent profondément l’ensemble du Moyen-Orient. La région syrienne est à son tour touchée par cette vague révolutionnaire à partir du printemps 2011.
Alors que le territoire national tombe progressivement dans le chaos, le régime pousse, par ses décisions successives, les Kurdes à entrer dans la guerre, malgré leur opposition à la militarisation du conflit.
En 2012, après une révolte contre les troupes gouvernementales, les Kurdes, qui se sont organisés autour des forces de protection du peuple, commencent à créer leurs propres institutions et Bachar el-Assad, devant l’étendue des différents fronts, préfère retirer ses troupes du Kurdistan pour protéger les zones vitales à son régime.

Commence ainsi l’histoire du Rojava. Aujourd’hui, alors que les mouvements révolutionnaires de la région ont partout périclité, que la reprise en main par le régime de Bachar el-Assad, après huit années de militarisation du conflit, a laissé le territoire syrien exsangue, désormais terrain de jeu des grandes puissances ; le Rojava reste le seul héritier des aspirations émancipatrices des printemps arabes.

Ce qui se passe au Rojava va cependant bien au-delà des frontières du Moyen-Orient, c’est l’espoir même de l’auto-émancipation des peuples qui est expérimenté sur ce territoire, pour la première fois depuis longtemps. Aucun État ne viendra aider le Rojava, l’hypothèse même d’une organisation possible hors de leur contrôle est une menace bien trop sérieuse. Leurs seules protestations ne seront, au mieux, qu’humanitaires une fois le projet politique écrasé.

Le Rojava est toujours debout et ses soutiens ne peuvent être que ceux qui pensent encore qu’un autre monde est possible et qui s’activent pour le faire advenir.

Si le Rojava meurt, c’est la possibilité même de la révolution qui s’éteindra une fois de plus. N’enterrons pas à nouveau les révolutionnaires de 1848, les communards, les Catalans et tous les vaincus qui se sont battus pour conjurer la catastrophe permanente qu’est l’histoire des vainqueurs.

Organisons-nous maintenant, ici, partout, multiplions les initiatives pour faire connaître le Rojava, pour y envoyer des fonds, accroître la mobilisation et faire pression à l’échelle internationale !

Que vive le Rojava !

Rendez-vous jeudi 31 octobre, à la bourse du travail de Saint-Denis, 9-11, rue Génin, de 18h à 20h30, pour débattre du projet politique du Rojava et des moyens d’action pour le soutenir !

Programme de l’assemblée générale/débat :

18h-19h30 : Présentation de l’expérience politique du Rojava et explication de la situation actuelle par des militants kurdes.

19h30-20h30 : Débat sur le projet politique porté par le Rojava, proposition d’actions de soutien en assemblée générale.

Mobilisation massive et unitaire le samedi 2 novembre, pour la manifestation lors de la « Journée mondiale de résistance pour le Rojava » !

Collectif de soutien au Rojava de Saint-Denis