Un reportage intéressant dans les locaux de la plus vieille librairie de Lyon, condamnée à la fermeture, et occupée comme huit autres un peu partout en France (comme à Tours dans l’indifférence générale des politiques depuis dix jours.
Ce lundi 24 février doit se tenir l’ultime réunion du Comité d’Entreprise des librairies Chapitre. C’est là que se décidera le montant des indemnités de départ des salariés, qui, en attendant, poursuivent l’occupation de la librairie. Nous sommes allés à leur rencontre.
"C’est marrant cette expérience, parce qu’il y a beaucoup de sollicitations. Mais alors la télé, je ne réponds plus, j’en ai marre. C’est trop cadré – dans tous les sens du terme. Ils n’ont que trois questions et il y a la caméra. Tu as beau dire que tu t’en fiches, tu ne t’en fiches pas en fait.
On voit bien la différence avec les gens de la presse. Quand les gens de Rue89 ou de l’Huma viennent, ils prennent des notes, ils restent. C’est quand même pas pareil quand on prend le temps. Par contre, je suis désolé de le dire, mais la presse régionale, leur façon de travailler… le Progrès, franchement…La télé, il faut de l’image à tout prix. L’autre jour, quand M6 est venu, il a fallu faire semblant de dormir ! Pour eux, il faut faire du sensationnel : « Ah mais vous dormez là ?! ». Alors que bon, ça va, il fait chaud, on dort sur des matelas. Il y a des mecs qui dorment dans leurs voitures ou dehors. Donc ça, ça t’agace. On n’a pas envie qu’ils montrent ça comme quelque chose qui serait méritoire. On n’est pas dans une occupation d’usine où les mecs sont dans le froid avec leur brasero. Après, les journalistes, c’est leur gagne pain, donc ils peuvent pas tout envoyer balader, mais tu sens bien, quand tu discutes avec eux, que ça les emmerde que ça se passe comme ça, mais c’est ce qu’on leur demande."
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