À Briançon, une voiture de police fonce dans un rassemblement de soutien aux migrants

Le 23 mai 2017, un rassemblement a eu lieu devant les locaux de la PAF de Briançon/Montgenèvre (Hautes-Alpes) pour s’opposer à l’arrestation de plusieurs migrants qui voulaient prendre le train pour Paris. Une personne a été renversée et blessée par une voiture de police qui a voulu forcer le rassemblement. Ici, son témoignage.

L’État de droit... toujours celui du plus fort.

Je suis cette personne qui, mardi 23 mai 2017, a été percutée par une voiture de police au col de Montgenèvre.

Revenons sur le déroulé de ce début de soirée.

Vers les 19h je reçois plusieurs coups de téléphone m’indiquant que des réfugiés et une travailleuse sociale ont été embarqué par la Police des Airs et Frontières (PAF). Je suis en train de rentrer chez moi. Je décide de faire demi-tour et de monter aux locaux de la PAF de Montgenèvre pour soutenir les arrêtés comme le demande l’appel du collectif Tous Migrants.

Arrivant là-bas, une trentaine de personnes est déjà présente. On discute... environ une demi-heure plus tard, la travailleuse sociale est relâchée. Certains d’entre nous décident de rentrer chez eux, d’autres pensent qu’ils sont venus pour soutenir les réfugiés encore présents dans les bâtiments de la PAF...et choisissent donc de rester. On discute toujours...on se demande quoi faire. Quand soudain une voiture de police part sur les chapeaux de roues, nous passant devant au-delà de la vitesse autorisée sur cette portion de route. A son bord 2 ou 3 réfugiés, direction le poste de police en Italie. Un quart d’heure plus tard, une seconde voiture de police quitte le parking. Spontanément, une dizaine d’entre nous décident de se mettre au milieu de la route et de mettre nos simples corps comme barrière naturelle à l’expulsion. Le chauffard essaye de forcer le passage en faisant vrombir le moteur, et en avançant pare choc contre tibias.

L’une d’entre nous tombe devant la voiture. Le reste des flics présents mettent des coups pour nous dégager de la chaussée. La voiture finit par faire marche arrière.. S’ensuit 2 minutes de calme relatif. Nous sommes toujours une dizaine sur la route, en aval du poste frontière. Des flics se mettent à courir. La voiture de police se positionne sur la voie de gauche. Elle active une grande marche arrière( à contre sens) puis repasse en marche avant et se met soudainement à accélérer. Elle fonce, 50 peut être 60 kilomètres heure, Pas de gyrophare. Pas de sirène. Je suis au milieu de la chaussée, je regarde la voiture de police arriver, elle ne décélère pas. Ce n’est pas possible...mais que se passe t-il dans la tête de ce flic La bagnole continue sa course et me percute. J’anticipe par je ne sais quel réflexe le choc et fais un roulé boulé sur le côté droit du capot. Je me retrouve ensuite sur le bitume et la roue arrière du véhicule me passe sur la jambe , au-dessus de la cheville. La voiture continue sa course comme si de rien n’était. Une fois au sol je m’ aperçois que plein de gens hurlent. J’ hurle aussi. Sur ma droite un mec en costard, un cadre la PAF, ou de la préfecture me regarde comme un déchet. Il fait demi tour et retourne sur ses pas pour aller se planquer dans le bâtiment du ministère de l’intérieur. Il est témoin direct de l’action. D’autres flics accourent. C’est le choc. Mais que vient-il de se passer. Une voiture bélier. Cette pratique de terreur se répandrait-elle aussi dans la police ? C’est glaçant. Nous sommes fous de rage. Certains de la PAF nous disent qu’on a qu’à les laisser faire leur métier.

Lire la suite sur Marseilles Infos Autonomes

À lire également...