2017 ?

2017 est dans bien des têtes. Partout commence le grand jeu des promesses et des solutions. A chacun de nous dire comment il voudrait gouverner, réformer l’économie et sortir d’une crise européenne. Laissons les avec le miracle économique : soyons indifférents à 2017.

On résume facilement une époque à ses paradoxes. La nôtre est que ce qu’on nomme « notre mode de vie » coïncide également avec une autodestruction certaine. Vérité vérifiée mille fois ces derniers mois. Partout s’élèvent des manifestations, des attaques, des blocages, des occupations et guerres civile pour en finir avec l’agonie de notre monde. En France, le désastre aussi s’approfondit, et en miroir lucide, la réponse, notre réponse, devient de plus en plus forte et plus déterminée. Qui prête une oreille attentive aux chants des manifestations remarque qu’il s’agit désormais de tout un ensemble de soumissions et humiliations qui est attaqué. Soumission à la police, à une loi du marché qui rend disponible chacun de nous comme un étalage de fruit et légume, humiliation de l’arbitraire raciste, colère envers l’indifférence nihiliste avec laquelle les gouvernements s’accommodent d’une fin du monde qu’ils planifient déjà.

Ainsi, alors que les vieux qui ont votés PS hurlent à la trahison, les jeunes, partout, sifflent et scandent « tout le monde déteste le PS », sans avoir jamais cru à aucune promesse, tant nous avons cessé de croire à la politique. Cette fin de croyance inquiète déjà les organisations et syndicats, largement dépassés, eux qui fonctionnent toujours à la recette miracle. De la « France Insoumise » de Mélenchon au post-trotskysme désincarné du NPA, tous échouent à proposer autre chose qu’une reformulation économique. Quant à la droite, chacun sait à quoi s’en tenir : elle acclame à tour de bras ce que le PS propose. Hors, il s’agit maintenant de sortir de l’économie et du gouvernement. Syriza nous en donné la dure leçon : gouverner c’est gérer l’économie. Quiconque s’adonne à la sérieuse tâche de mettre le monde à l’envers doit prendre cela pour acquis : il n’est aucun plan économique qui puisse nous sauver.

A une année des élections, l’agitation électoraliste débute. La campagne des partis commence dans ce mouvement et le gouvernement panique. Ne pas réussir à faire passer cette loi serait son ultime échec. Quant aux autres, eux aussi ont leur petite urgence : tenter vainement de se reconstruire une image de combattants sur le dos ce mouvement. A nous de faire de 2017 une date insignifiante. 2017 ne doit pas être l’année de l’élection mais du soulèvement. Sortons de l’urgence, construisons nous-même, sereinement, notre propre 2017. Bloquons, occupons, prenons les espaces que le gouvernement ferme avec hâte. Si une université ferme, qu’on l’ouvre, comme à Tolbiac. Prenons les gares, les périphériques, les banques. C’est à cette unique condition qu’un gouvernement plie. Dissolution du PS et son monde ! 2015, serre les dents, 2016, nouveau printemps, 2017, année du soulèvement.

Mots-clefs : anti-électoralisme

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