2,8 millions de logements vides en France : on choisit la réquisition !

L’Insee a publié récemment une étude qui montre que le nombre de logements vacants augmente considérablement en France, tout comme celui des maisons secondaires. Plus de 20 000 à Toulouse intra muros et plus de 40 000 dans l’aire urbaine. Regards sur ces statistiques et leurs implications politiques. Article publié sur Iaata

La crise du logement, c’est pas pour tout le monde. Chaque année, 87 000 habitations en moyenne deviennent vacantes. Leur propriétaire n’y fait plus habiter personne. Au total, ce sont 2,8 millions d’appartements ou de maisons vides qui parsèment le territoire. C’est ce que montre l’étude de l’Insee parue mardi 26 juin 2018.
Entre 2010 et 2015, le nombre de logements vacants a grimpé de 3,4 % chaque année. Le taux de vacance a atteint son plus haut niveau depuis 1982, et progresse à un rythme 6 fois plus rapide que dans les années 90. La part de logements inoccupés représente désormais environ 8% de la totalité du parc.

Toulouse : la production de la vacance

À Toulouse, il y a environ 23 457 logements vacants intra muros. Ils étaient au nombre de 18 261 en 2009, et le chiffre monte à 46 776 si on prend l’ensemble de l’aire urbaine, 36 316 en 2009

L’Insee précise que nous ne sommes pourtant pas parmi les régions les plus touchées par la vacance, au contraire. Cependant, les chiffres restent spectaculaires et le nombre de logements vides est, ici aussi, en hausse. Surtout, ces chiffres font exploser le mythe de la nécessaire construction de logements neufs pour acceuillir les arrivant.es.

Entre 2009 et 2014 la ville a connu une croissance de population de 63 479 personnes. Sur la même période l’aire urbaine augmentaient de 94 138 habitant.es. Seule 38% ce cette hausse résulte du solde constaté des arrivées et des départs (le reste relevant du solde des naissances et des décès) ce qui représente 24 122 nouvelles personnes installées sur 5 ans (en moyenne 4 824) ; On est donc loin des 15 000 habitant.es arrivant chaque année parfois annoncé dans la presse [1].

Petit calcul de gestionnaire

Mettons-nous dans la peau d’un hideux comptable de la populace qui serait chargé de planifier le logement.
Pour calculer le nombre de nouveaux logements nécessaires, partons du taux moyen d’occupation des logements sur ces zones, soit 1,8 personnes par logement. Divisons l’accroissement de la population par ce chiffre, soit pour Toulouse 63 479/1,8 et pour l’aire urbaine 94138/1,8. En suivant ce raisonnement, Il faudrait 35 266 logements supplémentaire sur la période 2009-2014 pour Toulouse intra muros et 52 298 pour l’aire urbaine [2]. En moyenne il aurait sainsi fallut produire chaque année 7 053 nouveaux logements pour Toulouse et 10 459 sur l’aire urbaine [3].
Revenons-en aux faits réels : avec une moyenne annuelle de 11 100 permis de construire délivrés entre 2010 et 2015 dans le pôle urbain, l’intensification urbaine de l’agglomération toulousaine se poursuit depuis quelques années. Pour la seule année 2015 on parle ainsi de 14 331 logements mis en production sur l’aire urbaine [4]. Et tout le monde peut constater que le rythme n’a pas diminué depuis bien au contraire. Donc si on compare à nos estimations précédentes, en un an sont produits en moyenne 4000 logements de « trop » (selon les petits comptes gestionnaires).

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