SUD éducation Paris tient à dénoncer la répression policière qui s’est abattue, comme c’est désormais devenu la règle, sur le cortège de la manifestation du 1er mai 2017, entre la place de la République et la place de la Nation.
Tout au long du cortège, les forces de police, mobilisées en nombre impressionnant, n’ont eu cesse de créer une situation de tension, usant de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement, de flash-ball ou LBD 40, de matraques.
L’usage de ces armes a engendré nombre de blessures (asphyxies, hématomes, brûlures, plaies ouvertes, fractures, traumatisme crânien, etc.).
Ces derniers mois, le délire policier et sécuritaire s’est accru, légitimé entre-autres par l’état d’urgence : interdictions de manifestation, fouilles et gardes-à-vue préventives, encadrement militaire des manifestations, etc. À quelques jours de l’élection présidentielle, cette répression donne un avant-goût du dit « dialogue social » de ces cinq prochaines années.
Face au traitement médiatique de cette journée, qui n’a absolument pas fait état de ces violences de la police envers les manifestant-es et des nombreux-ses blessé-es qu’elles ont engendrées (qui se comptent par dizaines), il nous paraît important de relayer les témoignages de manifestant-es.
Vous trouverez ci-dessous :
- le récit d’une manifestante
- le communiqué des Street Médics
- l’appel de l’assemblée des blessé-e-s par Flashball et LBD 40mm des manifs du 1er mai
La rue est à nous ! Solidarité !
SUD éducation Paris
le 04 mai 2017
- Récit d’une manifestante rédigé le 1er mai 2017
« Je vous livre mon petit témoignage juste parce que ce matraquage médiatique me pèse un peu ce soir : sur le haut du boulevard Diderot, alors que nous avançons dans une atmosphère bien oppressante au propre comme au figuré (gaz lacrymogènes à quasi chaque croisement, nasses successives), les flics chargent la foule sans qu’aucun signe n’aie pu nous alerter qu’à ce moment là la situation était un peu tendue.
Alors qu’on se replie de façon compacte sur la partie opposée de la route et du trottoir en avançant le plus vite possible, les policiers se mettent à tirer au flashball ou LBD sur la foule. Plusieurs personnes sont touchées. Autour de moi, il y en a une, deux, trois... Sur la gauche heureusement il y a un passage, le Passage du génie. Avec une copine on s’y engouffre, les blessé-es sont transporté-es là. Un jeune homme crache du sang, sa joue gauche a doublé de volume, il ne peut plus parler et il faut l’allonger. Il a pris un tir de flashball quasi à bout portant. Il n’a plus aucune sensation dans toute la partie gauche du visage et l’oreille semble touchée. Comme il a perdu l’usage de la parole il communique avec nous par portable.
Un autre a pris un projectile (sans doute une grenade de désencerclement) dans le pied, il saigne beaucoup et vomit. Encore un autre a été touché à la cuisse, un autre au mollet et un au ventre.
Le Passage du génie prend un petit air d’hôpital de campagne. Les street medics sont là très vite avec heureusement parmi eux-elles une infirmière qui s’occupe du blessé touché à la tête.
Il y a beaucoup d’entraide et de solidarité entre les gens, ça fait chaud au cœur. Les pompiers arrivent au bout d’une vingtaine de minutes.
On repart. La manif continue, les gazages aussi. Mais on est là, solidaires et on continue d’avancer même si on a peur.
Je précise qu’à d’autres moments il y a également eu des scènes similaires qui m’ont été racontées par d’autres manifestant-es. »
Nous avons eu depuis des nouvelles de ce blessé : il a subi le lendemain une opération pour une double fracture de la mâchoire.