Mercredi 15 février, 14h. Rassemblement au consulat d’italie contre le 41bis

Rassemblement mercredi 15 février a 14h au consulat d’italie, métro La Muette (ligne 9), contre le 41bis et en solidarité avec Alfredo cospito. Anarchiste emprisonné depuis plus de 10 ans et soumis au régime d’isolement 41 bis, il est en grève de la faim depuis plus de 115 jours.

Rassemblement au consulat Italien,

mercredi 15 février 14h !

Ni 41 bis, Ni prison !

Depuis le 20 octobre dernier, 115 jours à l’heure où nous écrivons ces lignes, le prisonnier anarchiste italien Alfredo Cospito est en grève de la faim contre le régime d’isolement auquel il est soumis et contre la perpétuité incompressible. Peine à laquelle il a été condamné pour deux attaques contre une école de gendarmes à Fossano. Depuis le mois de mai, il est enfermé en régime 41 bis, un régime appelé « prison dure », d’ordinaire réservé aux détenu·e·s pour faits de mafia et de terrorisme. Un parloir par mois, éventuellement remplacé par un appel téléphonique de 10 minutes que le ou la proche doit effectuer depuis le commissariat ou la prison la plus proche, une cellule minuscule filmée en permanence, des caillebotis à la fenêtre, un nombre réduit de vêtements et de livres en cellule, des relations limitées à 3 autres détenu·e·s maximum avec des groupes décidés par l’administration pénitentiaire et changeables à volonté en cas de trop bonne entente entre les détenu·e·s…

Voilà quelques-unes des mesures que prévoit ce régime assimilable à de la torture.

Le mot n’est pas choisi au hasard : la condition pour sortir de ce régime particulier décidé pour 4 ans et renouvelable à l’infini, c’est de communiquer à la justice des informations qui prouvent que le ou la détenu·e a pris ses distances avec ce que celle-ci considère comme son contexte criminel. Diviser et catégoriser les détenu·e·s,imposer comme critère nécessaire à la sortie du régime la collaboration avec la justice alors que celle-ci encourage la rupture des liens familiaux et amicaux, sont les piliers fondamentaux sur lequel se tient cette forme spécifique d’isolement et de torture. Cette forme d’enfermement dans l’enfermement basée sur la privation sensorielle n’est pas une exception au niveau européen ni une « entorse à la démocratie ». Cela s’inscrit dans tout un système de punitions et de récompenses qui structurent complètement le fonctionnement de la prison et de la société qui en a besoin. En effet le système carcéral regorge de dispositifs spécifiques pensés pour punir ou récompenser les détenus en fonction de leur comportement. Le ou la détenu·e est de plus en plus poussé·e à être « acteur ou actrice de sa détention » (beurk beurk), et à intégrer les logiques pénitentiaires pour avoir le maximum d’avantages à l’intérieur... L’intérêt pour les portes-clés étant évidemment de péter les solidarités/possibilités de luttes en rappelant à chacun·e que sa situation peut se dégrader en permanence, le faire vivre sous la menace d’un régime d’enfermement plus strict si jamais il ou elle se révolte (isolement, mitard, suppression des parloirs,du courrier, des promenades etc etc.).

De l’autre côté du spectre on trouve les récompenses. En France on pense au« module respect » inspiré des prisons espagnoles, qui concerne environ 800 places (sur plus de 73000 personnes enfermées), accessible sur dossier de candidatures, avec un système de bons et de mauvais points. Clé de sa cellule en poche, le ou la détenu·e gagne ou perd des points selon s’il a fait son lit au carré le matin, peut accéder à plus parloirs et d’UVF (Unité de Vie Familiale ou parloir long). Une prison pas si dorée et une prison toujours. À travers un plan de construction de 15 000 nouvelles places de prison, l’état fait miroiter la fin de la surpopulation et la mise en place de dispositifs adaptés aux situations des détenu·e·s. Si nous dénonçons aujourd’hui les systèmes d’enfermement les plus durs ou dégueulasses ce n’est pas pour faire la promotion des autres formes d’enfermement, même ceux que l’état présente comme les plus progressistes ou « humains ».

Rares sont les mots qui ont pu nous parvenir de la part d’Alfredo depuis qu’il est enfermé en régime 41 bis, mais ils sont clairs : sa lutte se dirige contre ce régime et pour que plus personne n’ait à le subir. Il a aussi assuré que tant qu’il serait maintenu en 41 bis, il n’avait aucune intention d’interrompre sa grève de la faim, jusqu’à la mort s’il le faut. Au cours des derniers mois, de nombreuses actions de solidarité ont relayé, diffusé et fait leur la lutte d’Alfredo au niveau international. Alors que le 41 bis se trouvait dans l’angle mort de la société italienne, peu évoqué et jamais critiqué, la gauche italienne s’indigne aujourd’hui de manière aussi molle qu’hypocrite de la situation d’Alfredo. Leur indignation ne s’étend jamais aux 750 autres détenus actuellement en 41 bis, conscient·e·s qu’ils et elles sont que ce régime est indispensable à la démocratie qu’il·le·s chérissent tant. De la même manière que la lutte d’Alfredo à l’intérieur des murs va au-delà de sa situation individuelle, la lutte à l’extérieur ne s’arrêtera pas à son cas spécifique et au seul 41 bis. À l’heure où le pouvoir souhaite construire toujours plus de cages, quelles que soient leurs formes, c’est la prison et l’enfermement en général qu’il faut détruire, partout et toujours.

LIBERTÉ POUR TOUSTES !

14h : RASSEMBLEMENT MERCREDI 15 FÉVRIER, MÉTRO LA MUETTE (ligne 9)

Mots-clefs : anti-carcéral | Italie | prison
Localisation : Paris 16e

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