La réalité de l’enfermement se manifeste à travers une diversité d’institutions et de pratiques : la prison, la prise en charge psychiatrique, les centre de rétention administrative, la police... Bien que la gestion de l’enfermement ne se réduise pas à ses structures, elles illustrent néanmoins de quelle manière l’ensemble de la société évalue les individus selon des normes qui servent un projet politique national dans une perspective capitaliste, libérale et productiviste.
La violence physique et morale qui en sort touche clairement des catégories sociales déjà définies comme marginales et problématiques : les « délinquants », les « fous », les « étrangers », les « pauvres » … La production de ces cases permet de tracer les frontières de la normalité, de sanctionner et de soigner toute personne considérée comme « inapte », « improductive ».
Et lorsqu’on se retrouve, soi ou un proche, face à l’une ou à l’autre de ces situations, s’y ajoute la solitude, l’isolement et un sentiment d’impuissance !
A travers ce week-end, nous voudrions ouvrir un espace de rencontre et de discussion qui permettrait à la fois d’aborder les différentes spécificités de la prison, de la psychiatrie, de la police et des centre de rétention administrative mais aussi de parler de leur source commune : « la violence d’état ». Il nous semble important de faire des liens entre ces différentes formes d’enfermement et les luttes qui s’y opposent.
Selon comment le week-end prendra corps, nous espérons qu’il sera l’occasion d’aborder ces questions dans une perspective de résistances et de luttes afin de rompre avec un sentiment d’impuissance permament.
Il s’articulera autour d’une diversité d’ateliers de discussions et de moment de partage plus informels (repas, concerts, projections) qui permettront, en multipliant les prises et les modes de parole de favoriser l’échange.
Il nous semble nécessaire que ce week-end prenne une forme où chaque personne ou collectif ait la place de prendre part aux propositions d’atelier, de discussion, sans experts ni spécialistes.
Nous vous invitons donc vivement à venir participer et nourrir les débats de vos pratiques, expériences, histoires vécues, pour refuser l’isolement qu’on nous impose, dedans comme dehors.
Proposition d’ateliers pour la journée du samedi 26
Samedi matin, les ateliers s’organiseraient autour des thèmes suivants :
- Psychiatrie
- Prison
- Rétention administrative
- Violences policières
Il nous semble important que ce premier moment laisse la place au témoignage et aux expérience vécue (plus facile sur des thématique large et claire) sans pour autant n’être qu’un espace de récit. Quelques personnes impulseront chaque discussion, mais sans volonté d’orienter ou de diriger la discussion.
L’après midi, les thématiques sont plus précises, et avec une volonté de croiser les thèmes du matin :
- Quelles sont catégories sociales visées par ces institutions (Psychiatrie, Prison, Police, CRA) ? Quelles sont les méthodes d’évaluations mise en pratique ?
- Enfermé dehors : Nouvelles méthodes de coercition en dehors des lieux classiques d’enfermement (bracelet électronique, médication à long termes, obligation de soins ambulatoire, contrôle administratif et sociale à la sortie, densification de la présence policière...)
- Soigner/Punir : Quelle est la frontière entre ces deux volontés distinctes ? Dans quels espaces se rejoignent elles ? Comment le soin organisé par des institutions peut se transformer en dynamique coercitive ?
- Quelles sont les traces visibles et invisibles des violences d’État (blessure, internement, incarcération, décès, clandestinité...) sur les individus et leurs proches ? Comment vivre avec intimement et socialement ?
- Comment les frontières construites pour séparer la population en différentes catégories se matérialisent ? Quel aménagement de l’espace et du territoire pour les mettre en place ?
