Vous avez dit Soral ?

Lecture intégrale de l’œuvre d’Alain Soral par la revue Ballast, développée en quatre points :

  • Les Noirs, les Arabes, les Juifs et les Gitans
  • Les femmes
  • Les homosexuels
  • Le pouvoir, après les livres ?

Cet article, fort d’une lecture exhaustive de son œuvre, se charge donc de rassembler les éléments disponibles en un même espace afin qu’il ne soit plus possible, comme on le lit ou l’entend trop souvent, de prétendre que Soral, il est vrai, « dépasse parfois les bornes », « dit des conneries », « exagère », mais que, tout de même, l’homme « a raison sur plein de choses » et qu’il est « bon sur le fond, si on oublie la forme ». Qu’il ne soit plus possible d’entendre un Étienne Chouard, qui se revendique pourtant de la gauche et de la tradition libertaire, déclarer : « Pour moi, Alain Soral est à gauche parce qu’il se bat contre les privilèges. C’est un résistant. » Quand il n’ajoute pas : « Les gens qui sont derrière Soral, j’en vois plein, c’est des humains comme vous et moi : ils cherchent le bien commun à leur façon. »

La pensée soralienne se passe d’exégèse tant elle est limpide – pour ne pas dire simple, ôté le vernis rhétorique et sophistique parfois, sinon souvent, habile et séduisant pour les esprits en quête d’une explication hâtive et fruste du monde et de ses rapports de force.
Notre objet n’est pas, ici, de présenter ses thèses principales (sur le féminisme, la Banque, la politique étrangère nord-américaine, le désir comme moteur de consommation, le libéralisme-libertaire, le communautarisme, la laïcité ou encore le sionisme), ni de chercher à les réfuter une à une (un article, par sa forme, ne le permet absolument pas), mais de mettre en évidence les éléments, enracinés dans toute son œuvre (et non pas à la marge, au détour d’une discussion ou d’un jour de colère, comme certains le pensent naïvement), qui attestent que Soral ne peut et ne pourra jamais être un point d’appui, un allié et un compagnon de route de l’émancipation : ni dans la lutte ô combien légitime contre l’occupation de la Palestine, ni dans la lutte ô combien nécessaire contre l’impérialisme et l’hégémonie atlantiste, ni dans la lutte ô combien primordiale contre la bourgeoisie de gauche et les trahisons successives des gouvernements républicains, toujours soucieux de leur classe et jamais des milieux populaires.
Et s’il est évidemment possible, au regard de la somme d’éléments qu’il aborde, de le rejoindre sur tel ou tel point du fait de ses fondamentaux socialistes et marxistes (sa sœur rappelle qu’il était même anarchiste dans sa jeunesse, avant d’entrer au Parti communiste), rien ne justifie, selon la rengaine bien connue, de frayer avec les ennemis de nos ennemis.

C’est d’ailleurs là une constance historique : révolutionnaires et contre-révolutionnaires, socialistes et nostalgiques de l’Ancien régime, ont souvent pu se retrouver sur certains axes, dans leurs critiques de la bourgeoisie ou de la corruption parlementaire — du boulangisme au Cercle Proudhon.
Soral reprend le flambeau et revendique l’héritage du CNR (où, pour vaincre l’occupation allemande, cagoulards et communistes s’unirent tant bien que mal) et, dans Chroniques d’avant-guerre, déplore qu’il ne soit pas possible de fusionner le Front national et le Front de gauche (il prend également l’exemple libanais de Nasrallah, musulman, s’alliant au général Aoun, chrétien).

Les propos qui suivent se chargent de rappeler que personne, dans la lutte contre l’ordre en place, n’a à gagner à s’allier avec « la Dissidence ». « J’ai écrit des grands livres », a-t-il asséné un jour : petit florilège pour s’en convaincre...

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