Un tsigane de 89 ans tabassé par la police, sa plainte classée sans suite

Une fois de plus, une affaire de violences policières classée. En septembre, le dernier survivant du camp d’internement des gens du voyage de Linas-Montlhéry sous Pétain avait été frappé à plusieurs reprises lors d’une descente de flics dans son camp, à Arpajon dans l’Essonne.

Il a crié « Ferme ta gueule » plusieurs fois et puis c’est comme s’il avait pété les plombs, il a commencé à me taper dessus avec la matraque, une matraque en fer, télescopique. Ca faisait très mal et puis, comme j’ai que la peau sur les os, ça résonnait comme une grosse caisse. Il y a un policier plus âgé qui lui a crié « attention, vas-y doucement c’est un vieux ! », mais le jeune flic qui s’acharnait sur moi ne l’a pas écouté et l’autre a paru avoir peur et s’est mis en retrait. J’avais très mal partout mais le pire, c’est quand il a tapé sur l’arrière de l’épaule, presque derrière le cou. Ca m’a comme paralysé.

Le site Dépêches Tsiganes annonce aujourd’hui que sa plainte a été classée par le parquet. Raymond n’a même pas été convoqué pour donner sa version.

« Elle est belle la justice ! », a réagi Raymond Gurême, jugeant cette décision d’enterrer l’affaire « révoltante ». « J’ai 89 ans et j’ai reçu des coups de la part de jeunes policiers, j’avais des traces qui ont effrayé tout le monde sauf la justice apparemment », a-t’il ajouté, se disant déterminé à « continuer le combat pour une vraie justice qui ne se mette pas systématiquement du côté de la police ». 
Les organisations de défense des droits de l’Homme au plan national et international le pointent régulièrement : il est très difficile voire quasi-impossible en France de porter plainte contre des forces de police, de gendarmerie, ou des militaires sans que cette plainte ne soit systématiquement classée sans suite ou que le citoyen concerné ne doive s’engager dans une lutte de David contre Goliath pendant des années.

Raymond n’a pas été entendu par les enquêteurs. Se plaignant de nombreux coups, il n’avait été examiné qu’un mois après les faits.

Mots-clefs : violences policières
Localisation : Arpajon

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