Tout le monde déteste Léon Zitrone

Il est des moments, des fragments de temps où le souci du direct si soumis à l’ORTF, au fantasme d’en être, nous met objectivement en danger. Je m’adresse à tous les Léon Zitrone des manifs, particulièrement celles que l’on a libéré, celles rendues autonomes, celles restant interdites. Faut-il rendre public en direct les fastes et furieux faits des mondes que ces cortèges secouent, au risque de porter atteinte aux camarades ?
Le fait de Périscoper à tout va et les visages ­- masqués ou pas, ou parfois juste mal masqués - et les avenues, l’itinéraire en temps réel des directions et leurs hésitations, offre certes à mémé de beaux moments en différé de une seconde, mais quid de l’OPJ, CRS, GM ou simple BACeux qui suivent et se positionnent mieux qu’un GPS.
Ton Périscope balance tout de ta posture, de la mode du moment, jusqu’à ta démarche, tes mensurations, les couleurs de tes chaussettes de sport, voire ton visage, ta peau, un détail, ta voix et le nom des murs des rues qui la renvoie.
Il est probable que les prochaines fois des camarades empêchent, gentiment ou pas, la nasse d’images de ce type en manifestations que l’on voulait pourtant libérées du préfet Cadot.

Les policiers après dispersion d’une belle envolée, arrêtent et contrôlent les personnes qu’ils ont cru reconnaître quelques minutes auparavant grâce au brave auxiliaire de police embarqué. La névrose du direct des Périscopeurs-se-s nous met en danger.
Tout le monde déteste Léon Zitrone.
Pourquoi pacifier en opacifiant les caméras de vidéo-surveillances fixes, et tolérer celles embarquées ?

Localisation : région parisienne

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