Surtout en leur nom

Mise au point par des membres du collectif La Chapelle en lutte sur l’initiative de « solidarité avec les réfugiés » intitulée « Pas en notre nom » qui se déroulera le 5 septembre 2015. inquiétude de deux membres du collectif La Chapelle en lutte.

Il ne s’agit pas ici des positions du collectif de la chapelle en lutte mais bien d’individus participants à ce collectif

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Résumé de la situation : le collectif La Chapelle en Lutte, collectif de soutiens, réfugiés et migrants, occupe le lycée Guillaume Budé, Place des Fêtes (20e). Il a été associé sans consultation en AG au rassemblement de samedi, qui est une opération de communication orchestrée par des journalistes, communiquants, personnalités médiatiques

Le rassemblement « PAS EN NOTRE NOM » prévu, le samedi 5 septembre place de la République au nom des migrants, est une initiative relative aux réfugiés, ainsi qu’il est écrit : "Notre dénominateur commun, s’il faut en désigner un, est avant tout le respect de la dignité humaine et celui de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés" (page Facebook de l’événement). Ce rassemblement qui doit avoir lieu toute les semaines est organisé par Raphaël Glucksmann, très proche de Bernard-Henri Lévy et fils du philosophe André Glucksmann qui, rappelons-le, a soutenu la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Glucksmann fils, personnage fort douteux et influent est à l’initiative du rassemblement aux côtés de Tatiana F. Salomon et Natacha Quester-Simeon, entrepreneuses et consultantes média, fondatrices du club Power Girl 3.0, présenté comme une organisation « de femmes influentes, leader d’opinion » . On trouve dans la liste des organisateurs, « initiateurs », Florence Benzacar, journaliste chez Lagardère et Michèle Fitoussi, Féministe mainstream, Journaliste à ELLE.

Il s’agit bien d’un COUP DE FORCE, et d’une récupération des luttes actuelles des migrants (qui reposent sur l’union des réfugiés et des sans-papiers), un événement poétique et politique inédit. L’opération s’appuie sur la reprise du slogan, « pas en notre nom » né lors des manifestations du 11 janvier. A première vue, cela semble être une reprise ironique, mais les organisateurs s’appuient volontairement en fins communicants sur le pouvoir mobilisateur des slogans en lettre blanche sur fond noir, qui ont fait la preuve de leur popularité avec le « JE SUIS CHARLIE ». Raphaël Glucksmann, qui cherche à percer en France, invite à une reprise du patriotisme à l’extrême droite :

« Et la gauche ? Comment la gauche a-t-elle pu abandonner le patriotisme à la droite ultra ? (…)Voilà mon prochain livre, je le sens : être de gauche en 2017. Et réhabiliter le patriotisme :) » (Post-Facebook du 12 mai 2015).

Il participe à une association nommée, « 11 janvier », créée pour promouvoir l’esprit de ces manifestation. Pour lui, « Charlie Hebdo est « la pointe la plus aiguisée de notre liberté commune ». Il est accompagnateur de BHL en Géorgie. Il écrit sur le site de BHL un article sur les combats de ce dernier, voici le lien.

Quand on connaît la responsabilité de BHL dans la situation libyenne, un des facteurs important de la crise migratoire actuelle, il est impossible de ne pas voir l’indécence dans l’alignement du Collectif La Chapelle en Lutte sur les initiative de Raphaël Gluksmann. Nous ne pouvons pas être les figurants d’un show personnel. André Glucksmann avait fait carrière à partir des événements de 68. Ne laissons pas son fils ainsi qu’un groupement de communicants faire carrière sur les luttes des migrants, réfugiés et bénévoles.

Dans cette récupération, ce qui se profile, c’est la fin de notre mouvement.

Mélina​ et Sarra

Mots-clefs : libéralisme
Localisation : Paris 10e

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