Soirée débat sur l’éolien industriel en soutien à la lutte dans l’isthme de Tehuantepec au Mexique

Dans le cadre du FRAP, soirée débat sur l’éolien industriel, en soutien aux luttes en cours en France et au Mexique, dans la région de l’isthme de Tehuantepec, le lundi 19 mai à 19 h au Transfo.

Alors qu’un vent d’acharnement s’abat encore sur les villages qui résistent à ces “si bénéfiques” méga-projets de production industrielle d’énergie dite verte, questionnons-nous sur l’énergie, le capitalisme vert et les méthodes des multinationales qui investissent dans ce secteur.

Projection, écoute sonore et débat au Transfo, à Bagnolet. Toutes les infos ici

Contexte

En France, la multiplication des projets d’éoliens industriels provoquent des remous dans de nombreuses zones rurales, considérées désormais comme des "gisements énergétiques" par les multinationales du capitalisme vert. Mais la problématique ne concerne pas que les pays occidentalisés : profitant de l’arnaque des marchés mondiaux des "bons carbone" et des transactions internationales autour des "mécanisme de développement propre", les multinationales européennes de l’énergie
investissent notamment au Mexique, dans l’isthme de Tehuantepec, où de gigantesques parcs éoliens voient le jour.

La question des multinationales qui se saisissent de prétextes écologiques pour imposer des installations industrielles nous concerne tous... La soirée sera l’occasion de réfléchir ensemble à ce sujet et de mieux connaitre des luttes en cours, tant au Mexique qu’en France, comme en Ariège dans le village de Camarade, ou en Aveyron.

Les tunes récoltées durant la soirée iront en soutien aux communautés indiennes en résistance dans l’isthme de Tehuantepec.

En effet dans cette région située entre Oaxaca et le Chiapas, depuis 1994, les habitant.e.s, pêcheurs, paysans et paysannes d’origine indienne, se retrouvent spoliés de leurs terres et de leurs territoires de pêche, au bénéfice des multinationales de l’"énergie verte", avec la bénédiction de pouvoirs publics locaux particulièrement corrompus. Parmi les vampires transnationaux venus investir sur place, on retrouve Marena Renovables, EDF (France), ENEL(Italie), Mitsubishi (Japon), Cemex (Mexique), Endesa, Renovalia, Iberdrola (Espagne) et de nombreuses autres entreprises, pouvant compter pour les soutenir sur la bénédiction d’instances telles
que la Banque Inter-américaine de Développement ou l’Union Européenne.

Les communautés autochtones qui, au lieu de se satisfaire de l’entrée fracassante du capitalisme vert dans leur région, tentent de se défendre de cette invasion, font l’objet d’intimidations et de répressions diverses, notamment à Juchitan, où des campements de résistance furent incendiés et où radio totopo, une radio communautaire locale, a vu ses installations se faire saccager, mais aussi à Alvaro Obregon, petit village de l’isthme qui a récemment déclaré son autonomie, et décidé de se gouverner désormais par assemblées générales, en rejetant les partis
politiques.

Petites infos d’une camarade de passage dernièrement dans cette région du Mexique

En mars dernier, à l’occasion des rencontres locales du "congrès national indigène" (réseau de luttes de communautés indiennes mexicaines, indépendant des instances de l’État mexicain et très poche du mouvement zapatiste), s’est tenu dans le village d’Álvaro Obregón deux journées de discussions, notamment autour des lutte anti-éoliennes. Etaient présent.e.s les voisin.e.s des communes alentour de San Dionisio del mar, Unión Hidalgo, Juchitán... À cette occasion des tables de travail ont été
mises en place, avec des thèmes tels que “terre et territoire”,“autonomie" ou “défense communautaire”...

Le mois dernier, la répression était au rendez-vous, comme toujours. Ceux qui en ont fait les frais sont principalement les membres de la police communautaire d’Alvaro Obregon (chargée d’empêcher l’entrée des agents officiels et des multinationales, de protéger les habitant.e.s de la police gouvernementale et de régler les problèmes locaux, sans faire appel á la justice étatique). Ces derniers ont été régulièrement harcelés par les flics du gouvernement et par les caciques et les hommes de main
des partis politiques locaux : incendies, agressions, tirs d’armes à feu...

Bien décidé.e.s à ne pas se laisser impressionner, les habitant.e.s ne lâchent rien, et continuent leur lutte pour la gestion communautaire des terres, la remise en place des modes de gouvernement communautaires, le départ des partis politiques de leurs villages et la réappropriation du territoire.

En France aussi

Les résistances à l’implantation de parcs éoliens industriels se multiplient, et, si les ravages du nucléaire sont bien connus, un véritable climat de désinformation règne toujours autour des dites "énergies vertes"... Cette soirée est une occasion d’en discuter !

Plus d’infos sur internet sur les résistances au Mexique, notamment à Alvaro Obregon :

http://tierrayterritorio.wordpress.com/category/comunicados/francais/

Et aussi de quelques résistances en cours dans le sud-ouest de la France,
indépendantes (et également opposées) aux lobbies pro-nucléaires :
http://enavantcamarade.org/module_tableau_bord/
http://stopeoliennes.over-blog.com/

Photo reprise d’un article d’Article11 sur cette lutte

Le programme de la journée contre l’éolien industriel

Comme tout projet industriel, le grand éolien impose sa logique, en écrasant les réalités locales où il s’implante… Discussions et témoignages de luttes menées en France et au Mexique face à l’imposition de projet d’éolien industriel.

  • 19 h : début de la soirée
  • 19 h 30 : documentaire sonore « Don Quichotte et les ventilateurs géants »
  • 21 h : projection du film documentaire mexicain « Somos Viento » (2013, 35 min).
    Brochures, bouffe, et boissons à prix libre en soutien à la résistance au Mexique. Et toute l’après-midi, peinture de fresque murale sur la résistance.

Le Transfo, 57 av. de la République, Bagnolet (93). M° Gallieni.

http://frap.samizdat.net

Tract de la journée contre l’éolien industriel

Note

En logo, une photo piquée sur la page du projet de documentaire d’Alessa d’Umbria sur la lutte contre l’éolien industriel.

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