L’ex-prisonnier politique Oier Oa, libéré depuis peu, a été placé dans une situation ubuesque par les autorités judiciaires françaises. Depuis sa libération le 4 avril 2015, il ne peut trouver ni logement ni travail. Voici la traduction d’un article paru dans la presse basque relatant son histoire.

Paris place l’ex-prisonnier Oier Oa dans une voie sans issue

Le Donostien fixé à Lapurdi Oier Oa a été libéré le 4 avril dernier après avoir accompli sa peine. Face à l’impossibilité de l’extrader en Espagne, Paris a décidé de lui imposer un contrôle judiciaire aux règles extrêmes qui ne lui permettent pas de travailler ou d’avoir un domicile. Installé actuellement dans une tente de camping dans le jardin d’une église de Sartrouville, il se trouve à des centaines de kilomètres du Pays Basque et ne peut accéder au moindre service élémentaire.

L’ex-prisonnier politique basque Oier Oa a été libéré le 4 avril dernier après avoir accompli la peine imposée par l’État français, bien que sa libération n’ait pas été totale puisque Paris a décidé de l’assigner à résidence à proximité de la capitale française et de lui imposer un contrôle judiciaire strict, comme devoir signer au commissariat trois fois par jour. L’assignation est due au fait que la France ne peut l’extrader en Espagne, car le tribunal de Versailles a décidé de ne pas suivre l’ordre d’extradition émis en son temps par Madrid pour une affaire antérieure. Face à cette situation, plutôt que de permettre au donostien fixé à Larresoro (Lapurdi) de rentrer dans sa localité aux côtés de sa famille, Paris maintient son contrôle judiciaire avec des conditions qui ne permettent pas à Oa d’accéder à un logement, un travail ou aux services sociaux élémentaires.

La situation est arrivée à un point tel que Oa vit maintenant dans une tente de camping dans le jardin d’une église de Sartrouville, localité proche de Paris. N’ayant pas le moindre document il ne peut accéder aux services de Pôle emploi et ne peut chercher un emploi. Cependant, il a obtenu une offre de travail et de domicile à Paris, c’est pourquoi il a sollicité le ministre de l’Intérieur pour qu’il accepte de déplacer son assignation à résidence dans la capitale. Il devrait débuter dans ce nouvel emploi mardi prochain [mardi 26 mai NdT], mais Paris n’a pour l’instant pas répondu à sa requête.

La réponse à cette ultime option devrait être arrivée cette semaine, mais le silence conduit l’ex-prisonnier dans une voie sans issue. Il ne dispose pas du moindre document et ne peut s’en procurer, de sorte qu’il ne peut ni s’inscrire à Pôle emploi, ni à la sécurité sociale ni aux services d’aide ou de formation de base.

Le silence du Ministère de l’Intérieur face à la requête de déplacer l’assignation à Paris place Oier Oa sur « la corde raide », d’après ses déclaration à NAIZ. Oa affirme « d’abord tu assumes frapper à toutes les portes, mais quand c’est fini c’est fini », voyant que se terminent les options essayées jusqu’alors.

Chronologie vers une voie sans issue

Paris avait décidé dans un premier temps de l’assigner dans la ville de Saint-Germain-en-Laye, lui imposant de conditions de contrôle très strictes telles que signer trois fois par jour [au commissariat NdT] ou ne plus sortir de son domicile après 21h.

Début mai les autorités lui avaient proposé une chambre dans un hôtel de la localité de Sartrouville. Il a dû abandonner l’hôtel auquel il était assigné pour des raisons médicales après avoir été infecté par des punaises de lit. Durant cette période l’avocate de Oa avait déjà exposé sa demande de pouvoir accepter le travail et la maison qui lui avaient été proposés à Paris, en plus d’avoir exhorté l’administration à lui trouver une solution à son absence de domicile après qu’il ait dû quitter l’hôtel.

Mardi, face à son absence de domicile, le curé principal de Sartrouville a proposé au donostien d’installer une tente de camping en face du jardin d’une des églises de la petite ville. Depuis ce moment, l’ex-prisonnier a vécu dans ce champ et y est resté jusqu’à aujourd’hui, où il a demandé à déménager dans un espace situé à 200 mètres de l’actuel où il pourrait installer une caravane où dormir, mais qui dépasse les limites de la commune. En fin de matinée [le 22/05, NdT] Oa a reçu la notification qui lui autorise cette ultime option.

Repris et traduit de NAIZ