Le 3 juin 2017, nous nous réunirons pour débattre et échanger durant l’après-midi, avant de défiler dans les rues de Paris en mémoire de notre camarade, ami, fils, Clément Méric, mortellement agressé par des militants d’extrêmes droites dans ces mêmes rues le 5 juin 2013.
Manifester c’est refuser de laisser la rue à l’extrême droite, faire entendre l’actualité de nos combats, nous rassembler pour les faire avancer. Et nous voulons nous rassembler avec toutes celles et tous ceux qui les mènent ou se sentent concerné-e-s.
Mais cela n’est pas possible lorsque des personnes prennent la tête de la manifestation avec des banderoles renforcées, sans mention ni de Clément, ni d’aucun crime fasciste ou raciste et s’en prennent ensuite à du mobilier urbain fasciste. Car faire cela, quelles que soient les justifications politiques derrière, c’est inévitablement déclencher une réaction policière qui met en danger jusqu’à l’existence de la manifestation.
Nous sommes responsables collectivement de faire vivre la mémoire de Clément et de ses luttes, ce qui est incompatible avec l’institution d’un happening émeutier annuel.
En disant cela, nous ne posons pas de jugement politique ou moral sur ces pratiques. Nous disons seulement que la diversité des pratiques et des tactiques, cela doit parfois aussi être la diversité des lieux et des dates, car toutes ne sont pas compatibles entre elles.
D’autre part, un procès va se tenir devant une Cour d’Assises. Certains camarades de Clément présents avec lui ont fait le choix de ne pas se porter partie-civile, d’autres l’ont fait ainsi que sa famille. L’instruction est un processus long et douloureux. Parfois violent. Mais nous sommes plusieurs à considérer que le procès et la mobilisation autour ont aussi pour objectif d’attaquer l’impunité des auteurs de crimes fascistes et racistes et donc d’empêcher leur multiplication.
Que des désaccords existent sur les stratégies adoptées par le Comité pour Clément et les autres organisations appelant à la manifestation, nous pouvons le comprendre et en discuter.
Mais nous demandons également que soient respectés nos choix, et que soit respectée l’expression publique que nous avons collectivement décidé d’avoir le 3 juin prochain. Le fiasco de l’année dernière ne doit pas se reproduire et il appartient à chacun et chacune d’entre nous de prendre ses responsabilités dans ce qui aura lieu ce samedi.
Le Comité pour Clément
