Saint-Ouen : mise à la rue et violences policières

Le mardi 3 novembre à l’hôtel Formule 1 de la porte de Saint-Ouen, la police est venue pour sortir de force un réfugié qui était hébergé là. Les flics lui ont tiré dessus à bout portant à deux reprises avec un tazer (pistolet électrique). Ce demandeur d’asile kurde d’Irak faisait partie d’un groupe de migrants qui avaient été placés dans cet hôtel par le groupe SOS, un des nombreux groupes dont le fonds de commerce est le social et l’aide aux personnes en situation difficile. Le responsable de SOS a décidé mardi que ce monsieur devait quitter l’hôtel pour aller dans un centre d’hébergement d’urgence, centre où les conditions de vie sont beaucoup plus difficiles. Face à son refus d’être déplacé vers ce centre d’urgence la direction de l’hôtel lui a dit que la seule solution pour lui serait d’appeler 115 (un service d’état surchargé qui souvent ne répond même pas au téléphone), c’est-à-dire donc la rue, et la police a été appelée…

Désespéré, ce demandeur d’asile a alors menacé de se suicider et les policiers présents ont sorti leurs armes et lui ont tiré dessus avec un taser. Le monsieur a ensuite été menotté alors qu’il était encore sous le coup des chocs électriques puis, vu son état, il a été orienté vers l’hôpital Bichat qui l’a pris en charge et l’a laissé ressortir plus tard dans la soirée après l’avoir soigné. Nous l’avons retrouvé place de la République qu’il a rejointe pour retrouver les autres migrants regroupés là et résister chaque jour et chaque nuit avec eux au harcèlement policier.

Merhaba n°3, journal d’échange et d’informations sur les luttes de migrants, 21 novembre 2015
contact : merhaba (a) riseup.net

Localisation : Saint-Ouen

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