Récit de la manif sauvage contre la police ce 20 novembre à Saint-Denis

Encore une manif sauvage contre la police, ce jeudi 20 novembre, avec encore une fois des lycéen-ne-s, étudiant-e-s, travailleur-euse-s, chômeur-euse-s et autres qui ont parcouru à vive allure le quartier de l’université de Saint-Denis.

Ce jeudi 20 novembre, dans le cadre du mouvement contre (les violences de) la police, il y a encore eu une manif sauvage à St-Denis. L’occupation policière de la ville, notamment pour empêcher le mouvement lycéen de prendre de l’ampleur, a attiré les manifestant-e-s qui étaient initialement fixé-e-s sur Paris. Vendredi dernier, une manif sauvage avait déjà eu lieu dans les rues de Saint-Denis et dans les bâtiments de l’universite Paris 8.

Cette fois, c’est près de 200 personnes qui se sont réunies dans le hall d’entrée de l’université et sont parties en manif sauvage vers 13h.

Réunissant encore des gens assez différents (lycéen-ne-s, étudiant-e-s, travailleur-euse-s, chômeur-euse-s et autres), uni-e-s notamment par une haine explicite de la police. Haine bien compréhensible, au regard de ce qu’est la police et de ce que fait la police...

Démarrant comme la semaine dans la rue de la liberté, cette fois derrière une banderole « Face à l’occupation policière, révoltes populaires », des fumis égayent directement le cortège, qui malheureusement ne fait aucune halte devant le lycée Bartholdi (la semaine dernière, on s’y était arrêté, et même si on n’avait pas été rejoint par grand monde, ça avait quand même signifié quelque chose niveau solidarité, des tracts avaient été diffusés, des mots échangés, etc.).

L’idée était sûrement d’aller plus vite que les flics et d’atteindre le centre-ville, mais on voyait déjà au bout de la rue des flics en uniforme, des véhicules et des bacqueux...

Les slogans sont tout aussi offensifs que la semaine passée, « Flics, porcs, assassins », « 1re, 2e, 3e générations, nous sommes tous ennemis de la police », « On n’oublie pas, on ne pardonne pas », « C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme et l’État policier », etc.

Rapidement, on essaye de prendre de vitesse les flics pour se diriger vers le centre-ville, mais les flics sont très réactifs et se mettent également à courir (sans compter les voitures de flics qui se déplacent aussi...). En voyant qu’on ne passera pas tous, on bifurque en continuant de courir, mais les flics ont réussi à nous repousser, on se retrouve encore en plein quartier résidentiel (là, on s’aperçoit déjà qu’une partie des manifestant-e-s a lâché l’affaire).

« Saint-Denis occupé, jetons les flics du quartier ! »

La manif reste plutôt joyeuse mais la méconnaissance du quartier semble partagée par un bon nombre des manifestant-e-s... Les flics nous collent plus au moins au cul, on les prend parfois de vitesse, parfois ils se rapprochent, c’est un petit jeu du chat et de la souris qui se joue.

À un moment, un mec dit que si on veut aller vers le centre-ville on ferait mieux de faire demi-tour, mais au final on se retrouve sur l’avenue de Stalingrad, avec droit devant nous l’entrée de l’université de Saint-Denis. Ça sent la fin...

D’autant plus que les flics se rapprochent de plus en plus. Véhicules chargés de flics anti-émeutes escortés par une bande de bacqueux, on demande à la tête de manif d’accélérer le pas et on met en travers le route quelques barricades de poubelles et autre mobilier urbain. Mais la route est large et un des fourgons zigue-zague à travers les barricades ! Y a pas plus de panique que ça, mais on se speede, on avance et l’idée de partir en métro (pour d’autres aventures, plus loin ?) parcourt rapidement les esprits. Sauf que quelqu’un crie que le métro est fermé (en fait non, apparemment, mais bon, c’est un peu risqué de s’engouffrer dans une station de métro qui est un terminus à sortie unique...). Du coup, presque tout le monde termine dans la fac, dans le calme (sous la surveillance des bacqueux, l’un d’entre eux photographiant/filmant presque sans discontinuer).

Aucune arrestation, pas de blessé ni rien, mais on a été moins efficaces que la semaine dernière. Va falloir être plus imaginatifs et/ou mieux préparé-e-s la prochaine fois !

On n’aime toujours aussi peu la police, et c’est pas près de s’arrêter.

Localisation : Saint-Denis

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