Reunion stop Deportation migrant.Es !

Avant, pendant, après les élections, résister, toujours !

L’objet de cette rencontre est de s’organiser contre les Centre de Rétention Administratif (CRA) et d’empêcher les déportations d’exilé.Es qui s’accélèrent

N’en restons pas là !

DONT ACTE !

Le hold-up électoral a bien eu lieu !

Les urnes amères ont parlé, sans surprise pour celles et ceux qui portent les luttes sociales en combattant le racisme et les menaces fascistes. Pour celles et ceux qui luttent contre les inégalités : rien ou seulement des promesses brunes... dont acte.

Rien, dans les discours satisfaits des « vainqueurs » déjà focalisés sur les législatives, sur les centaines de personnes migrantes qui, en marge de ce « grand débat Démocratique et Républicain », ont été raflées à la gare de Calais, aux abords d’un stade ou dans les rues de Paris. Des femmes et des hommes arrêté.es dans les préfectures, placé.es en Centre de Rétention Administrative (CRA), enfermé.es parce qu’étrangères et étrangers, puis expulsé.es vers un pays qu’ils et elles ont quitté. Ici on enverra vers un hot spot européen ; là vers un pays tiers chargé par les traités Frontex et des accords pour riches barbares de « relocaliser » vers la misère, la torture ou la mort... dont acte.

Rien sur les méthodes de la Police Aux Frontières (PAF) qui, lors de ces expulsions, frappe, strangule, menace, insulte et va même jusqu’à droguer les expulsé.es pour qu’ils ou elles embarquent sans résister. Muhammad Moussa, Farhad, Samir, Roman ou Ahmed, 15 ans, pourraient raconter, expliquer, mais qui les écoute ?... dont acte.

Rien sur les « 1609 » personnes exilées qui formaient malgré elles le 34e campement de rue depuis juin 2015. Elles furent comme d’habitude « évacuées » des abords du Centre Humilitaire d’Anne Hidalgo le 9 mai. Tels des déchets, entre caméras et gyrophares aussi satisfaits que complices, celles et ceux qui dormaient dans la rue avant leur « hébergement pour une durée inconnue » sont parti.es. On trouvait parmi eux des réfugié.es statutaires à la rue depuis l’obtention de leur protection. Des sans papiers déboutés du droit d’asile (parce qu’on a douté d’un viol ou de l’homosexualité d’une personne, parce que crever de faim n’est pas une raison valable pour un.e « officier de protection »). Des dublinés en attente d’un piège au 8e bureau du Boulevard Ney, d’un entretien suspicieux à l’OFPRA, ou d’une place en Prahda (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) géré par Adoma qui, hier comme aujourd’hui, trie administre et relègue les immigré.es. Ils et elles sont maintenant dans un gymnase à Porte d’Italie, une ancienne patinoire à Cergy-Pontoise ou à la « Boulangerie », centre pudiquement réservé aux « Hommes seuls en difficulté » et « autres grands précaires »… Ces 1609 viendront grossir les statistiques. Ces chiffres donneront l’impression d’une déferlante migratoire qui justifiera les dispositifs exceptionnels dérogatoires aux droits et le provisoire qui dure. Tant pis pour le réel qui fait qu’à cause de la précarité des dispositifs d’hébergement, certains en soient à leur 13e mise à l’abri en 1 an ... dont acte.

Rien sur les tentatives de grève de la faim dans les CRA du Mesnil Amelot ou de Palaiseau. Rien sur les 17 réfugiés expulsés par la police et gazés dans le centre d’hébergement Aurore à Boulogne pour avoir demandé une réunion, puis assimilés à Daesh par le directeur dans la presse. Rien sur les maltraitances de rigueur (l’eau chaude ou le chauffage coupé en hiver, les insultes, la solitude, le déni de vie privée...) et les résistances des résidents du C.H.U géré par le Secours Islamique de Massy ... dont acte.

Rien sur l’Illégalité érigée en norme à l’intérieur des administrations. Silence sur le mépris, l’absence de traduction, le racisme et l’attente qui poussa certain.es jusqu’au suicide. Il sont au moins 7 à ce jour.. 7 de trop... dont acte. Rien sur l’homme électrocuté le mercredi 3 mai et dont la mort est devenue « une panne de caténaire à Gare du Nord ... dont acte.

Rien sur les démantèlements violents des camps de Rroms des portes de la Villette, de Pantin et d’Aubervilliers, sans la moindre proposition de relogement. Rien sur les assassinats policiers, les viols et les persécutions judiciaires contre des familles en lutte, dans les quartiers populaires. Rien sur les au moins 150 personnes victimes de violences policières lors de la manifestation du 1er mai. Tout cela n’existe ni pour les candidat.es ni pour les commentateurs et commentatrices ... dont acte.

Alors que certaines et certains connaissent ces faits, que d’autres les ignorent ou ferment les yeux et que trop se taisent....

Nous conspirons.

Nous prenons ACTE

De la détermination « d’entre deux tours » exprimée sur les blogs et les réseaux sociaux.

De cette volonté de ne plus reculer quand tant a déjà été perdu ou abandonné.

De la volonté de ne plus faire de compromis compromettants sur le dos de quiconque.

Du désir ténu mais ferme de résistance et de reconquête de tout ce qui pourra l’être sur tous les fronts. En faisant. Ici, maintenant. Nous même, ensemble.

Des discours « au nom de » mais trop souvent à la place des exclu.es, des sans voix, des racisé.es, des pauvres, des femmes, des étrangères et étrangers, voire même des mort.es en Méditerranée.

Organisons nous !

Nous luttons avec les exilé.es depuis deux ans en « partant de l’Égalité » et pour la Justice, la Liberté de Circulation et d’Installation.

Nous luttons contre l’extrême droite de celles et ceux qui gouvernent déjà sous des habits gestionnaires, contre l’extrême droite qui vient et contre laquelle ceux qui la nourrissent nous somment de nous ériger à chaque élection. Contre laquelle les gouvernants disent vouloir lutter après l’avoir armée.

Nous sommes racisé.es, blanch.es, sans-papiers et exilé.es.

Nous espérons ouvrir nos combats et nos débats avec celles et ceux qui sont prêt.es.

Nous avons menés des actions anti-rafle sur les campements et aujourd’hui nous menons des actions anti-déportation dans les aéroports et les CRA.

Parce que personne n’est illégal et que nous n’obtiendrons que ce que nous saurons conquérir.

Pour ne plus avoir peur lors d’un contrôle au faciès à Gare du Nord.
Parce qu’une vie vaut une vie.

Pour que la Peur change de camp.

Pour la mise en place d’actions anti-déportation

Contre les politiques d’enfermement des étrangères et étrangers en vue de leurs expulsions massives.

Retrouvons nous !

Rendez-vous le 18 mai 2017 À 18H30
À LA BOURSE DU TRAVAIL
3 rue du château d’eau
SALLE FERRER

Localisation : Paris 10e

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