L’expulsion du bidonville a eu lieu mardi dernier 29 juillet, comme le rappelait il y a quelques jours un précédent point sur Paris-Luttes.Info, malgré les nombreuses actions du récent collectif de soutien aux habitants du bidonville de La Défense-Nanterre, malgré les 5500 signatures (électroniques et papier) pour une réponse sociale à la situation des habitants.
Elle s’inscrit dans la longue lignée des destructions de bidonvilles, dégagements de foyer de l’été dans la région parisienne, sans aucune solution, d’une sorte révolution « dégage » à la française, celle des pauvres, avec ce supplément d’âme où tout se fait contre le peuple mais sans lui, en attendant surtout qu’il ne soit plus là pour se défendre.
Vous trouverez ici un article en ligne avec de nombreuses photos qui reviennent et illustrent cette expulsion-destruction, montrent la collaboration zélée d’acteurs plus ou moins improbables de cet ordre social et public, ou policier, et en appelle à une réaction qui dépasse aussi le bidonville ou la lutte locale.
Depuis mardi, une partie des habitants vit sur le parking tout proche de la friche où se trouvait le bidonville (et qui ne gênait pas grand monde lui non plus). Les familles sont de plus en plus entourées d’agents de sécurité et de chiens souvent sans muselière, de portails et de murs de béton édifiés à la va-vite pour contenir leur « prolifération ».
Bref, les familles dorment dans la rue. La solidarité d’associations de Nanterre et d’un centre social, de voisins continue pourtant : quelques tentes, matelas, vêtements, des chaises, etc. ont pu être récupérés. Des plans B plus durables sont aussi toujours en cours, dans l’attente d’un retour de plus de forces.
Mais il faut bien l’admettre, retour ou presque au point de départ : une grande partie des habitants est dans la nature, moins de monde du collectif, toujours pas d’accès à l’eau, aux toilettes,... la scolarisation des enfants en péril pour la rentrée. Et puis, avec les « ordres » officieux de tous les services sociaux de Nanterre, le nouveau-né (nanterrien) de mercredi dernier peine à trouver un hébergement d’urgence avec sa maman.
Pourtant, les familles tiennent bon.
Ce matin, un premier cours en plein air pour les enfants devait avoir lieu grâce à un des membres du collectif de soutien.
Toute présence est évidemment la bienvenue et nécessaire (RER A Nanterre Université, prendre la voie SNCF et la longer jusqu’au bout vers de petites marches donnant sur le petit parking sous les voies vers la cité Anatole France) : pour atténuer la pression exercée par la municipalité et la police sur les habitants ; et pour envisager la reprise d’actions collectives en cette période creuse.
Une partie des habitants et du collectif cherchent des solutions pour un terrain plus durable et de vrais plans B.
Une réunion de rentrée doit avoir lieu le 25 août.
Une collecte de toutes choses utiles a commencé.
Une collecte de fonds (ou récup’) à hauteur d’un euro par signataire de la pétition doit être lancée pour se procurer toilettes de chantier (ou construction de toilettes sèches, on a galéré avec les premières sur l’utilisation), des dictionnaires français-roumain-romani, etc. et envisager un futur de luttes contre ces persécutions permanentes.
Puisque aucun acteur institutionnel ne veut assumer ne serait-ce que les obligations légales qui lui incombent au profit de la seule solution sécuritaire, nous trouverons ces solutions nous-mêmes, entre habitants et membres du collectif de soutien.
