Rentrée 2015 : la force des enseignant-e-s comme des autres travailleur-euses, c’est la grève !

Des centaines de postes gagnés dans le 93 ! Retour sur le mouvement de lutte qui a emporté tout St Denis pendant les mois de mai et juin 2015. Retour sur une lutte exemplaire, d’un mouvement de classes en lutte et de lutte de classe déterminé à en finir avec le mépris des quartiers populaires, la casse de l’école et les mauvaises conditions de travail.

Derrière les pancartes et les banderoles, la revendication principale est portée d’une même voix par les parents et les instits : 1700 postes d’instits titulaires pour la rentrée dans le 93 dont 200 rien que pour la ville de Saint-Denis. Après plus d’un mois d’actions, de grève reconduite, de blocages (autoroutes...), d’occupations, de manifestations, les résultats de la carte scolaire ont fait valoir le rapport de force monté : ouvertures de classes ou annulations de fermeture en prévision pour la rentrée.
Cette première victoire ne s’est pas arrêtée là puisqu’au milieu de l’été, l’annonce a été faite que seraient recruté-e-s 470 titulaires ayant passé le concours d’enseignant-e-s et étant sur liste d’attente ! En coordonnant de nombreux exploité-e-s (parents, habitants, travailleur-euses de l’éducation), mis-es en mouvement par la nécessité, la volonté et l’organisation, cette mobilisation a posé les bases d’une autodéfense populaire. S’il y a encore à gagner, les victoires sont multiples et maintiennent les poings levés pour la reprise de l’école.

Victoire de la grève ! C’est parce qu’elle jette les travailleur-euses dans la lutte sociale qu’elle crée le rapport de force qui peut faire plier l’état.

Victoire de la solidarité entre instits, parents et habitant-e-s des quartiers populaires,

Victoire de la mobilisation des femmes et avant tout des femmes précaires dans ce mouvement ! Quand les femmes luttent, le peuple avance.

Victoire de la démocratie directe et de l’action directe : des centaines de personnes en assemblées générales, jour après jour, pour décider des perspectives de lutte, pour reconduire la grève, pour mandater des commissions, pour organiser des actions contre la hiérarchie, et lancer la caisse de grève.

Victoire des luttes qui se renforcent et agissent ensemble. L’AG de grévistes, les parents en lutte, ont soutenus le collectif « Pas d’enfant à la rue », mobilisé contre les dizaines d’expulsions de logement à St-Denis. De même, les participant-e-s du collectif ont renforcé les rangs de la grève.

Victoire des quartiers populaires face au mépris et à l’étranglement de l’état. Là où s’abat la violence économique plus qu’ailleurs. Où la violence raciste écrase une partie des habitant-e-s. Où les femmes sont en première ligne de la précarité. L’affaiblissement de l’éducation organisé par l’état sévit partout mais est encore plus frappant dans les quartiers populaires. L’état n’est pas, ni ne sera jamais un outil neutre. Au contraire, c’est bien un agent engagé dans la lutte des classes, au service des classes riches et du capitalisme. La richesse des uns se fait sur la misère des autres, ce que l’état s’emploie à garantir.

L’État et le capitalisme, ennemis des quartiers populaires et du 93 !
Dans les quartiers populaires, l’État, mais aussi les banques, le patronat, les médias accélèrent la guerre contre les exploité-e-s. Expulsions et loyers augmentent sans trêve, licenciements et mauvaises paies se multiplient, la moitié des caisses d’Assurance Maladie vont être fermées, la surveillance et le contrôle augmentent. A la banque postale, on doit se justifier de deux pièces d’identité alors que dans les autres départements il n’en faut qu’une. La police occupe toujours plus la ville. En novembre, Saint-Denis a été en état de siège plusieurs jours durant. Ces derniers jours, le plus ancien bidonville de France, celui de la Courneuve était expulsé. Relogement pour personne, la mairie fait le sale boulot. Pour finir d’abattre l’enclume, l’état a annoncé que le principal lieu de loisir du département, le parc de la Courneuve, pourrait pour partie être vendu à des vautours de l’immobilier.
Il n’ y a rien à attendre de l’État, tout à gagner par nos luttes.

Aujourd’hui et demain, la place des révolutionnaires est, en tant qu’exploité-e-s et auprès des exploité-e-s, de participer à la construction de mouvements sociaux et d’organisations populaires, non seulement pour résister mais pour imposer une nouvelle société. La place des révolutionnaires, c’est contre toute autorité que ce soit l’état, le patronat,les syndicats cogestionnaires, de défendre l’autogestion et la démocratie directe.

Vive la lutte dans les classes et vive la lutte des classes !
Tou-te-s en grève le 8 octobre

Communiqué du groupe Région Parisienne de la Coordination des groupes Anarchistes (CGA)

site : www.cga-rp.org
FB : CGA région parisienne

en savoir plus :
http://www.c-g-a.org/content/ce-pour-quoi-nous-luttons-dans-les-mouvements-sociaux-0

Mots-clefs : luttes de l’école
Localisation : Seine-Saint-Denis

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