Rassemblement devant la PAOMIE vendredi 9 janvier 2015 à 17h

Appel unitaire à rassemblement devant la PAOMIE (127 boulevard de la Villette, métro Jaurès) ce vendredi 9 janvier 2015 à partir de 17 heures pour manifester contre les conditions indignes et injustes faites aux mineurs isolés étrangers (MIE) par la PAOMIE, FTDA, l’ASE, la Mairie de Paris et l’État.

Des jeunes mineurs étrangers, âgés de 12 à 17 ans, sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Paris. Les autorités publiques censées les prendre en charge et les protéger refusent d’assumer leurs responsabilités et les laissent dormir dehors, sans aucun moyen de subsistance. Exposés au froid et à la faim, ainsi qu’au mépris de l’État, des jeunes ont décidé de lutter afin de faire respecter leur dignité et leurs droits.

Nous, militants de diverses organisations ou engagés à titre personnel, nous avons décidé de lutter à leurs côtés. Si le traitement qui leur est réservé n’est pas inédit et qu’il a déjà commencé à être combattu, nous sommes déterminés à lutter jusqu’à ce que plus un seul mineur ne vive dehors, privé de repas, de soins et d’éducation. Nous luttons pour que l’intégralité de leurs droits soit rétablie.

Le 21 décembre, nous avons été aux côtés du groupe de jeunes Africains lorsqu’ils ont décidé de manière inédite d’investir un gymnase, qui leur était attribué de fait les années précédentes. Ils ont obtenu une première victoire : la Mairie de Paris leur a assuré un hébergement avant même qu’ils ne soient reçus par la Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers (Paomie), chargée de déterminer leur minorité. C’est une première et notre responsabilité est d’élargir cette brèche. Dès lors, d’autres communautés de jeunes les ont rejoint.

Leur deuxième victoire est d’avoir su sortir de l’invisibilité dans laquelle l’État les a maintenus depuis des années afin de nier leur présence et leur statut de "mineur".

La catégorie « mineurs isolés étrangers » qui est utilisée à leur endroit cristallise les enjeux de notre lutte :

  • « Mineurs » : alors qu’ils doivent être considérés comme tels de manière inconditionnelle, leur présomption de minorité n’est pas respectée. Cette reconnaissance exige dans un premier temps une refonte totale de l’accueil des jeunes étrangers isolés, dont la Paomie, sur laquelle s’est déchargée l’Aide sociale à l’Enfance (ASE), s’est arrogé un certain nombre de prérogatives. Depuis, la Paomie organise dans un arbitraire criminel le rejet de la moitié des jeunes qu’elle reçoit de tout dispositif de protection en les déclarant majeurs.
  • « isolés » : si de fait, les jeunes sont venus seuls, nous voulons mettre fin à leur isolement. Des personnes et des associations récemment alertées leur assurent déjà des repas quotidiens et des vêtements. Cette entraide et ce soutien doivent se poursuivre et s’amplifier. Outre la santé, leur droit à l’éducation doit être d’autant plus respecté que ces jeunes ont quitté leur pays pour étudier.
  • « étrangers » : c’est précisément parce qu’ils sont venus de pays bombardés par la France ou ses alliés de l’Otan ou de pays anciennement colonisés et toujours sous le joug de la "Françafrique" qu’ils subissent un traitement si injuste et raciste.

Nous devons mener notre lutte avec la même intelligence, la même détermination et le même courage que ceux dont les jeunes ont fait preuve depuis leur départ de la Côte d’Ivoire, du Mali, d’Afghanistan, de la Guinée-Conakry, de Somalie ou du Maroc etc…, jusqu’à leur arrivée à Paris. C’est ainsi qu’ils sont parvenus à déjouer tous les dispositifs d’État qui visent à les rejeter hors de ses frontières. Notre lutte s’inscrit dans cette continuité.

Nous appelons le plus grand monde à se rassembler devant la Paomie, au 127 boulevard de la Villette, le vendredi 9 janvier, dès 17 heures. Il s’agit d’exiger de la Paomie et de toutes les autorités qu’elles rendent des compte sur leur politique raciste et qu’elles y mettent fin.

Notre présence doit également s’amplifier chaque soir devant cette même Paomie entre 19heures et 20h30. Nous convions également tout le monde à venir discuter avec les jeunes tant nous avons à apprendre de leurs expériences qu’ils ont traversées en conservant leur dignité.

Pour combattre un État qui nie l’existence de ces jeunes livrés à eux-mêmes et à tous les dangers, nous avons besoin d’une force organisée et puissante qui lutte auprès de ceux appelés les « sans-papiers ».

Cette force ne tient qu’à nous. Mobilisons-nous !

Mots-clefs : logement social | enfance
Localisation : Paris

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