Rafle au foyer Marc Seguin : plus de 20 sans-papiers menacés d’expulsion ! une mobilisation de tous s’impose !

Le 15 décembre, 40 résidents du foyer Marc Seguin (Paris 18e) sont raflés dans leurs chambres, arrêtés et 20 sont placés en rétention. Le gestionnaire du foyer, l’Adoma, tente ainsi d’intimider les résidents en grève de loyers depuis plusieurs mois pour réclamer des améliorations de leurs conditions de vie. Ces 20 sans-papiers sont menacés d’expulsion. Une manifestation est prévue samedi 9 janvier.

Le mardi 15 décembre, sans réquisition du procureur, sur simple lettre de dénonciation de l’Adoma et sur simple rumeur, la police bloque la rue et le foyer, pénètre dans le foyer avec des chiens, s’introduit jusque dans les chambres, fait attendre ceux qu’elle a poussés dehors plusieurs heures sous la pluie et contrôle les papiers de tous. La police n’a rien trouvé mais elle embarque les sans-papiers.
On n’avait pas vu ça depuis 2008 et la grande rafle au foyer Terres-au-Curé (Paris 13e) et 1986 à Rosny-sous-Bois.

Et que décident les juges des libertés et de la détention (JLD) ? Ils donnent raison à la police et renvoie les sans-papiers en rétention pour expulsion.
Nous sommes tous abasourdis, résidents, sans-papiers, avocats, associations, syndicats… scandalisés et révoltés.

Ainsi, les valeurs – dont le gouvernement et ses médias se gargarisent depuis le 13 novembre – de fraternité, de démocratie, de respect de l’État de droit… ne s’appliquent pas au foyer Marc Seguin et à ses habitants.

Mais de quoi donc, les travailleurs immigrés, résidents de ce foyer se sont-ils rendus coupables ? Depuis longtemps, ils ont des revendications pour améliorer leurs conditions de vie dans des bâtiments qui donnent de nets signes d’usure. Non seulement l’Adoma (gestionnaire et propriétaire, ex-Sonacotra) refuse de faire les travaux demandés, mais en plus, en août 2014, elle ferme la cafétéria et la cuisine collective, sans prévoir de réels moyens alternatifs pour que les résidents puissent continuer à cuisiner et manger en groupe.
Devant ce refus de la concertation, les résidents décident alors de faire la grève des loyers.
C’est ainsi, pour les punir que l’Adoma se lance dans une série de dénonciations des résidents et demande une intervention de police.

Pourtant ces résidents, ces sans-papiers, venus en France pour travailler, fuyant des pays sahéliens pauvres, confrontés à la guerre et victimes de la sécheresse, réfugiés économiques, politiques et climatiques tout à la fois, paient leurs cotisations et impôts, consomment en France, et, avec leurs maigres ressources, participent à l’effort de développement de leurs régions d’origine (écoles, centres de santé, adductions d’eau, reforestation etc.) à un niveau bien supérieur à celui de l’Aide officielle accordée par l’État français.

Venir rafler les sans-papiers jusque dans leur chambre, c’est illégitime et c’est indigne !

Nous demandons que toutes les personnes interpellées soient remises en liberté et régularisées et que les travailleurs des foyers puissent être protégés et vivre en sécurité dans leur domicile privé.

La France se doit d’accueillir CORRECTEMENT et DIGNEMENT les personnes qui viennent chercher refuge et travail.

Nous demandons que l’Adoma fasse les travaux demandés par les résidents, en particulier dans la cuisine collective pour une réouverture rapide.

Une mobilisation s’impose :
Manifestation samedi 9 janvier 2016 RV à 14h30 devant le foyer
3, rue Marc Seguin - metro Marx Dormoy

Comité des résidents du foyer Marc Seguin, Coordination des foyers Adoma, COPAF, Citoyens du 18e, DAL, Droits Devant !!, LDH 18e, Union Départementale CGT Paris...

Localisation : Paris 18e

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