Racisme antimusulmans et antisémitisme en Europe : deux fléaux qu’il faut combattre ENSEMBLE

Racisme antimusulmans et antisémitisme en Europe : pourquoi il nous faut combattre ensemble ces deux fléaux – sans céder aux pressions des identitaires de gauche et de droite

Cet article est assez long (33 pages en format A4) et est divisé en 5 parties

– Un recul nécessaire,

– Racisme antimusulmans en Europe,

– Antisémitisme en Europe,

– France : un pays pionnier,

– Antisémitisme et racisme antimusulmans
vus par la gauche et l’extrême gauche,

– Annexe 1 : Ambiguïtés de la notion d’islamophobie,

– Annexe 2 : Tableau comparatif,

– Annexe 3 : Définition de travail de l’antisémitisme

Environ 1,1 millions de Juifs vivent dans l’Union européenne et 19 millions de musulmans. Il est évidemment très difficile de comparer la situation d’une minorité ethnique/culturelle/religieuse vivant en Europe depuis des siècles avec la situation de minorités nationales et/ou religieuses dont l’importance a massivement augmenté après la Seconde Guerre mondiale, et dans certains cas seulement au cours des quarante dernières années. Néanmoins, de nombreux militants d’extrême gauche ou libertaires (inspirés par les travaux d’universitaires de gauche) comparent l’antisémitisme des années 30 à la situation des musulmans en Europe aujourd’hui. Cette comparaison est erronée, pour de nombreuses raisons,mais une telle affirmation ne signifie pas pour autant que, d’un côté, les relations longues et complexes entre le monde islamique et les puissances européennes, et, de l’autre, la paranoïa antimusulmane qui domine les médias occidentaux n’aient pas provoqué et nourri les discriminations racistes et l’exclusion sociale contre les travailleurs musulmans, « étrangers » ou pas, vivant sur le Vieux Continent.
Limites des définitions européennes de l’antisémitisme et du racisme antimusulmans
Ce texte reprend, pour l’essentiel, les définitions de l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) en procédant à quelques ajouts. Il est évident qu’elles n’ont pas été mises au point par des « révolutionnaires » et n’ont pas une grande portée théorique. Elles ont aussi trois inconvénients majeurs :
– elles sont centrées sur les discriminations ;
– cette problématique, d’orientation plutôt juridique et légaliste, néglige, voire efface totalement, la question des inégalités sociales et de la division de la société en classes ;
– et ces définitions refusent de prendre en compte les discriminations sociales quand elles ne sont pas fondées sur des particularités ethniques, raciales, religieuses, de genre, etc.
De plus, si l’on veut vraiment approfondir, d’un point de vue historique et anthropologique, les questions de l’antisémitisme et des contacts culturels, religieux, économiques et militaires entre l’Occident chrétien et l’Islam qui débouchent aujourd’hui sur le racisme antimusulmans en Europe, les différences entre antisémitisme et racisme antimusulmans deviennent alors si profondes, qu’on ne peut plus alors se livrer à la moindre comparaison, ou alors d’un type purement démagogique : la trop fameuse « concurrence des mémoires », que certains ont surnommé méchamment en anglais « les Jeux olympiques de la Compassion ». Cette posture amène à comparer entre eux les différents génocides (arménien, juif, tsigane, cambodgien, tutsi, etc.), la traite transatlantique des esclaves africains et les victimes du colonialisme pour établir entre ces différents phénomènes une dangereuse hiérarchie comptable. Ou alors à sous-entendre que l’Europe préparerait un « musulmanicide » analogue au judéocide hitlérien....

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Mots-clefs : islamophobie | antisémitisme

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