[Quilombo-débat] Survivre et vivre

Présentation du livre « Survivre et vivre », mouvement de scientifiques critiques des années 70 dénonçant la militarisation de la recherche et l’orientation mortifère du développement technoscientifique, précédée de la projection du film d’Hervé Nisic « L’espace d’un homme ».

Le jeudi 27 mars 2014 à 20h00 à la librairie Quilombo,
23 rue Voltaire, 75011 Paris,
métro 9 Rue des Boulets

SURVIVRE ET VIVRE

Projection-débat en présence de l’auteure Céline Pessis et de Hervé Nisic, réalisateur du film « L’espace d’un homme » - au CICP (21 ter rue Voltaire, Paris XIe) dès 19h45.

La présentation du livre sera précédé de la projection du film d’Hervé Nisic « L’espace d’un homme ».

Les spécialistes le considèrent comme l’un des plus grands génies des mathématiques de tous les temps. Alexander Grothendieck est né à Berlin d’un père anarchiste russe, tué par les nazis à Auschwitz, et d’une mère femme de lettres, réfugiée en France.
Au début des années 1960, il enseigne au prestigieux Institut des Hautes Études Scientifiques (IHES), et son centre d’intérêt s’oriente vers la géométrie algébrique. Il y réalise des travaux gigantesques, qui lui valent la médaille Fields en 1966. Lorsqu’en 197l, Grothendieck découvre que l’IHES reçoit des financements du Ministère de la Défense, il démissionne et s’engage ensuite en politique.
Il crée le mouvement écologiste « Survivre et vivre » à Montréal puis à Paris et prône l’arrêt de la recherche scientifique. ll entre au Collège de France et intitule son cours "Faut-il continuer la recherche scientifique ?". Son contrat n’est pas renouvelé. Il revient à Montpellier où il enseigne les mathématiques.
En Avril 1988, il refuse le prix Crafoord, ainsi que les 270 000 dollars qui lui sont associés. Il justifie son refus par la dérive de la "science officielle" . En 1991, il part quelque part dans le sud, s’isoler davantage.
"Grothendieck est vivant", assurent ses anciens élèves et amis, "mais il ne veut plus recevoir de courrier et veut vivre isolé".
Ce film se propose de parcourir l’espace de cet esprit libre, intransigeant et de son extraordinaire leçon de vie et d’indépendance à la résonance intacte.

Dans l’après 68, Survivre et Vivre, le mouvement de scientifiques critiques rassemblés autour du grand mathématicien Alexandre Grothendieck, dénonce la militarisation de la recherche et l’orientation mortifère du développement technoscientifique.
Rapidement devenus les fers de lance d’une fronde antiscientiste, ces « objecteurs de recherche » sont des acteurs de premier plan dans l’émergence du mouvement écologique français. Aux côtés de Pierre Fournier, ils participent à l’essor du mouvement antinucléaire. Lié aux objecteurs de conscience, à des mouvements hygiénistes et naturistes, à des agrobiologistes et des naturalistes, Survivre et Vivre prône la subversion culturelle et essaime en une vingtaine de groupes locaux. Proche de Robert Jaulin, Serge Moscovici et Bernard Charbonneau, il s’affirme comme le «  laboratoire idéologique de la révolution écologique  ».

Ce livre présente les principaux textes de la revue Survivre... et Vivre.
Editée par le mouvement de 1970 à 1975, elle fut la première revue d’écologie politique influente. Des contributions d’anciens membres de Survivre et Vivre mettent en perspective cette expérience collective et ses cheminements d’hier à aujourd’hui.
Textes à l’appui, ce livre offre aussi un panorama plus large de la critique des sciences des années 1970. à l’heure du capitalisme vert, il invite ainsi à renouer avec les racines critiques de l’écologie politique et à s’abreuver à sa joyeuse radicalité.

Mots-clefs : années 70
Localisation : Paris 11e

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