Quand BFM TV repompe un article de Paris Luttes Info en toute discrétion...

Le 27 avril 2017 sur Paris Luttes Info était publiée une enquête sur le vote FN massif des gendarmes mobiles à l’occasion du premier tour. Sourcé et documenté, l’article a bien circulé, tant et si bien qu’une journaliste à BFM s’est permise de le réutiliser à son compte...

Dur métier que celui de journaliste.

Une journaliste de BFM TV ne s’y est pas trompée. Justine Chevalier, journaliste Police-Justice à BFM TV a donc « mené » une périlleuse enquête sur le vote front national au sein de la gendarmerie mobile.

L’article se base sur une analyse très sérieuse du vote FN dans les casernes de Gendarmes Mobiles.
La deuxième partie est assez conforme à la ligne BFM : une logorrhée réactionnaire plaignant les pauvres policiers victimes de violences et considérant encore le fait d’être flic comme le pire métier du monde. Les flics vivraient dans un « sentiment de peur » qui les obligerait à voter FN... Bon...

Mais c’est bien la première partie qui nous intéresse puisqu’à y regarder de près on s’aperçoit que le travail de recherche mené par la journaliste est en fait complètement repris de... Paris Luttes Info.

Regardez par vous même :

L’article original sur Paris luttes info
L’article de BFM TV

Un peu plus loin, la journaliste « pioche » également deux exemples parmi ceux des casernes de province : Orléans et Mont-Saint-Aignan...

De toute évidence, la partie « analytique » de ce papier, présentée comme rigoureuse et propre à la journaliste est en fait un copié-collé rapidement plagié d’un article d’un site militant, se basant sur un travail militant. On ne peut pas dire que la profession de journaliste en ressorte grandie.
Nous ne sommes pas seuls à l’avoir remarqué puisqu’un article de Gauche de combat, est venu souligner ce siphonnage en règle du travail quotidien mené par certaines personnes.

Que les journalistes reprennent des infos des médias militants ne pose pas de problème. C’est même plutôt une bonne chose de rappeler au grand nombre que la plupart des Gendarmes mobiles sont des électeurs du Front National. Le minimum aurait été de citer la source, de ne pas s’arroger l’exclusivité d’un travail qui n’était pas le sien.

Ces pratiques ne sont ni une nouveauté chez les journalistes, ni un fait exceptionnel. En octobre dernier le site libertaire lyonnais Rebellyon avait dénoncé les pratiques de copié-collé d’un journaliste de Libération à propos du fusil Penn Arms, qui apparaissait alors dans les manifestations.

Nous recopions donc ici la conclusion de l’article, qui s’applique à la situation présente :

Au final, une situation plutôt amusante, révélatrice de certain·es pratiques des journalistes. Et une conclusion : si vous voulez voir vos articles repris dans la « grande » presse sans vous emmerder avec des années d’école et des fréquentations douteuses, écrivez donc dans les médias alternatifs. Toute l’année, des bons articles, témoignages, analyses y sont publiés sur des sujets qui n’intéressent pas au départ la presse dominante. On encourage donc les journalistes à les recopier. Et si les médias commerciaux ne souhaitent pas citer leurs sources, ce qu’on peut comprendre quand c’est tout l’article qui est repris, ils peuvent faire un don à Riseup, defcol ou toute autre structure alternative.

La précarité ambiante du journalisme ne doit pas empêcher l’honnêteté intellectuelle. Chez Paris Luttes Info, site militant d’infos, on sait d’ailleurs honorer vos travaux. Allez, un petit effort les journalistes !

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