Petite aventure parisienne (récit de l’action de Beaubourg)

Lundi 14 vous étiez invités au musée Beaubourg pour partager un vin chaud et des boissons chaudes.
Quelques musiciens accompagnaient la scène sur la place Igor Stravinsky où les passants se faisaient déjà rares dans la fraîcheur de la nuit tombée.

Lundi 14 vous étiez invités au musée Beaubourg pour partager un vin chaud et des boissons chaudes.
Quelques musiciens accompagnaient la scène sur la place Igor Stravinsky où les passants se faisaient déjà rares dans la fraîcheur de la nuit tombée.
Il était 19h et nous étions une vingtaine quand deux individus, une femelle et un mâle humains selon toute vraisemblance, se sont échappés du groupe portant en bandoulière un étrange drap blanc enroulé. Ils ont franchi ensemble en un battement de cil, la grille de protection des escaliers de secours du musée : l’alarme se met en route.
Ils s’élancent et atteignent le troisième étage, sautent par-dessus la rampe et poursuivent leurs tribulations sur une poutrelle métallique qui fait face à la place Stravinsky.

En bas, les musiciens font grand bruit tandis que le public hurle et accompagne de ses encouragements les deux humanoïdes.
Ces derniers s’affairent alors sur les hauteurs, comme hésitants à s’envoler. Ils déroulent le drap blanc qu’ils portaient sur leurs dos, l’attachent ici et là, puis le lancent dans le vide.

Apparaissent alors ces mots : HELP Nous sommes la vie ZAD.

La toile tendue fait une vingtaine de mètres, elle brille, éclairée par les lumières du musée.

Les cris en bas continuent, la musique aussi, les passants jettent un œil avant de s’enfuir, parfois ils s’attardent et bavardent avec les autres qui contemplent le spectacle.
Quelques passants sortent une tablette de leur poche et la mettent entre leur œil et la scène qu’ils observent, comme pour s’en protéger, sans pouvoir non plus résister à l’attrait du spectacle. Les tablettes émettent d’étranges lueurs et clignotements.

Au bout d’une trentaine de minutes, l’un des occupants aérien se lève et quitte la poutrelle, s’en retournant par où il est venu. Des humains, de toute évidence, appartenant à un autre groupe, prennent l’humaine et l’entraînent dans les murs du bâtiment.

L’autre singe humain reste encore sur son perchoir une heure trente, il discute avec les autres humains, ceux qui portent des vêtements semblables et ne sourient pas. Il leur dit qu’il s’est pris en otage lui-même, qu’il est monté là puisque dans les rues il ne peut dire son avis, son envie, sa colère. Enfin il repart lui aussi sur ses pas et se laisse emmener par ceux qui ne sourient pas.

Quatre humains sont emmenés par ceux qui ne sourient pas, les deux grimpeurs et deux des hurleurs qui sont restés en bas. Deux seront retenus 40 heures et les deux autres 24 heures.

Les deux humains qui sourient seront jugés par ceux qui ne sourient pas dans un mois, le 16 décembre. Vous pourrez dire alors que vous êtes complices de leur folie, de leur forfait : encouragez les singes à grimper, à hurler !

Aidez la vie à rester complexe et diverse, unissons-nous contre le saccage du vivant, le meurtre quotidien de nos sœurs et frères affamés, la corruption qui partout sévit et est la source de toutes les pollutions et de toutes les guerres.

Une pétition sera bientôt mise en ligne pour que tous puissent leur hurler leur soutien.

Sapiennes salutations

Note

N’hésitez pas à leur écrire : 51 at riseup . net pour qu’il puissent encore s’élever contre la triste bêtise de ceux qui ne sourient plus.

Mots-clefs : ZAD

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