En interdisant la manifestation prévue le 19 juillet à Paris en faveur des droits du peuple palestinien notre gouvernement est-il en train d’inventer une exception française pour ce qui concerne la liberté d’expression ?
On peut le craindre lorsque l’on rapproche l’exploitation qui a été faite des incidents en marge de la manifestation du 13 juillet à Paris (dont la responsabilité incombe clairement à la Ligue de Défense Juive), les déclarations gouvernementales rapportées par la presse, et les interdictions ou tentatives des autorités administratives d’interdire les rassemblements ou manifestations à Nice, à Paris ou ailleurs, qui étaient appelés en réaction à l’agression israélienne contre la population de Gaza.
Faut-il le rappeler ? Nous ne tolérons pas, nous ne tolérerons jamais, que des paroles ou des actes antisémites dénaturent nos actions pour le droit international, pour les droits nationaux du peuple palestinien, contre la politique israélienne et les crimes commis par l’État d’Israël. La loi française condamne et réprime les propos et les actes antisémites : c’est très bien ainsi. Mais tout ce qui va au-delà de la simple application de cette loi, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme ou contre une supposée « importation du conflit israélo-palestinien en France », comme les circulaires Alliot-Marie/Mercier qui ne sont toujours pas abrogées, ou les limitations du droit de manifestation, constituent des atteintes insupportables à la liberté d’expression. La seule expression autorisée, dans l’avenir, serait-elle celle qui est formatée par les communiqués du gouvernement israélien, de son armée, de son ambassade en France et de ses relais habituels ? Il est inadmissible de s’abriter derrière de tels arguments pour empêcher des manifestations pacifiques demandant l’application du droit international et l’arrêt de bombardements sur une population civile.
Ceux qui se prétendent pompiers en proclamant vertueusement qu’ils ne veulent pas « importer le conflit israélo-palestinien en France » ne sont-ils pas les pires incendiaires lorsqu’ils confondent sciemment la lutte contre l’antisémitisme et le soutien à la politique criminelle de l’État d’Israël, ou lorsqu’ils cèdent aux pressions de Nétanyahou dans leur prise de position ?
Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens demande :
- l’application pleine et entière du droit constitutionnel de manifester en France,
- une enquête impartiale et indépendante sur les incidents de la rue de la Roquette
- la dissolution de la LDJ, groupe ultra-violent d’extrême-droite, déjà interdit aux États-Unis.
- et toujours l’abrogation des scandaleuses circulaires Alliot-Marie / Mercier