Non à l’Euro 2016 : la domination sportive

Paru dans le n°2 de la revue Mauvaise herbe (CNT-FTE), voici une version mise à jour.

En ce mois de juin 2016 se déroule en France un tournoi européen de football. Il est la propriété privée de la multinationale UEFA (Union Européenne de Football Association) qui a sa marque déposée : « l’Euro 2016 ». Notons également que cette « union » est adhérente de la très corrompue FIFA (Fédération Internationale de Football Association).

Pour ce soi-disant événement, une véritable mobilisation nationale se met en place. Par exemple, Hollande demandait récemment en vue de ce championnat que la Marseillaise soit chantée pour exalter les valeurs de la République (AFP, mercredi 9 septembre 2015). Et Najat Vallaud-Belkacem, alors qu’elle était ministre des Sports au moment de la Coupe du Monde de la FIFA au Brésil, pouvait déjà annoncer la participation de jeunes scolaires au dispositif propagandiste ad hoc (la « Fans-Zone ») pour acclamer les mercenaires à crampons des pelouses (Direct Matin, mardi 10 juin 2014).

Et l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) qui existe dans les établissements secondaires donne sa contribution à ce grand barnum. Il faut dire que cette organisation n’en n’est pas à son coup d’essai : à chaque fois qu’une pharaonique compétition sportive a lieu, elle joue sa (petite) partition en espérant par là en récolter quelques bénéfices. Mais selon quelle finalité ?

L’institution sportive est une pieuvre qui colonise tous les secteurs de la société et en particulier l’École. Qui ne voit pas que la fonction politique de la propagande en faveur de ce tournoi estival est d’anesthésier la population afin de la détourner des véritables enjeux sociaux comme, par exemple, la lutte contre la loi travail ?
C’est ainsi que l’institution sportive a su récemment imposer à l’État français – à l’occasion de l’Euro 2016 et ce, jusqu’en 2024 – ses exigences économiques et ses prérogatives en obtenant des cadeaux fiscaux scandaleux (Le Monde, mercredi 5 octobre 2014). Mais par là même, c’est aussi une vision du monde qui est imposée à tous : mettre en concurrence des performances physiques mesurables afin de produire des individus compétitifs aptes à « jouer » dans le cadre du marché capitaliste mondial. Produire des subjectivités qui intègrent l’existence de gagnants et de perdants, telle est la finalité politique du sport.

Mots-clefs : sport
Localisation : Saint-Denis

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