NDDL : Vinci recule, Paris se mobilise

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce jeudi place Stalingrad à Paris en soutien avec les habitants de Notre-Dame-des-Landes alors que se tenait à Nantes un énième procès. Vinci comptait cette fois-ci accélérer les expulsions.

Midi et demi, trois cents personnes sont massées sur un côté de la place Stalingrad, dans le nord de Paris. Au même moment, ils sont au moins cinq cents à manifester devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nantes. Une militante du comité de soutien en Île-de-France assure la liaison entre les deux mobilisations. Le téléphone dans une main, le micro dans l’autre, elle annonce en direct la bonne nouvelle de la journée : la procédure d’expropriation lancée en urgence par Aéroport Grand Ouest (AGO, filiale de Vinci) vient tout bonnement de tomber aux oubliettes.

Les habitants et soutiens de la ZAD venus en masse devant le TGI de Nantes

Nous nous attendions à un report du procès mais le constructeur a carrément renoncé face au refus du juge de décaler l’audience. C’est une semi victoire. Personne ne se fait vraiment d’illusion, Vinci reviendra bientôt à la charge puisque le gouvernement persiste à croire et à faire croire que les travaux démarreront début 2016. C’est tout de même un soulagement pour les familles, les habitants et les agriculteurices qui étaient menacés par cette procédure. En cas de décision défavorable, ils risquaient 200 euros d’amende par jour tant s’ils ne quittaient pas la ZAD.

Journée de mobilisation pour Notre-Dame-des-Landes pendant l’Anticop21

Dans le froid glaçant du Paris de décembre la nouvelle réchauffe un peu les coeurs. Les prises de parole s’enchaînent appellant à la poursuite de la mobilisation et aux chantiers participatifs du mois de janvier. Suivent des spectacles de danse, de théâtre, des lectures de textes, des tours de magie, des projections de film jusqu’au crépuscule. Les passants s’arrêtent nombreux, interpellés par les banderoles accrochées dans les arbres de la place et la bonne bouffe préparées par deux des cantines présentes durant la mobilisation contre la COP21. C’est l’occasion de briser quelques clichés sur la ZAD, ses habitants et le sens de nos luttes. Sur la COP aussi, leurs « négociations » du Bourget et l’état d’urgence.

26 activistes restent toujours assignés à résidence jusqu’au 12 décembre inclu
Ils piétinent le monde, (piétinons-les)

Quand la nuit tombe et que les orteils commencent à geler, on remballe l’infokioske et les banderoles pour abandonner la place à son triste sort : une estrade ridicule, affublée de fausses éoliennes illuminées de spots verts annonce « Paris d’avenir », barratin municipal sur les innovations écolo à venir. La journée de mobilisation a été un succès. Imaginer à quel point les flics, qui quadrillent le quartier avec vingt fourgonettes et trois autobus, ont du se faire chier, ne fait qu’ajouter à notre satisfacion.

Les poulets toujours autant mobilisés contre l’aéroport
« Nous sommes la vie » contre leur vision mortifère du monde

Note

Info à suivre sur http://zad.nadir.org/

Mots-clefs : ZAD | aménageurs - BTP
Localisation : Paris 19e

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