Nantes : période faste pour les expulsions

Retour sur les expulsions à Nantes fin juillet, et la solidarité qui a suivi, à lire sur Indymedia Nantes.

Dans les locaux du Gasprom à Nantes

La violente expulsion du squat de la Moutonnerie fin juillet a laissé une centaine de migrants à la rue, pour la plupart des demandeurs d’asile, régularisés ou sans papiers. Sans toit ni ressource, ils se trouvent dans une situation alarmante de détresse et de précarité. Mais cela ne semble pas concerner les pouvoirs publics : pour la préfecture, il est urgent de ne rien faire, avec l’espoir secret que les migrants, chassés de lieux en lieux, vont finir par miraculeusement disparaître du paysage idyllique nantais. Quitte à les y aider un peu par l’acharnement policier.

Face à l’incapacité et l’inhumanité criante de l’État, des associations et des militants tentent d’apporter renfort et soutien aux personnes expulsées. Comme dans les locaux du Gasprom en plein coeur de la ville.

Milieu de matinée, dans la salle d’accueil du Gasprom. Une salle vitrée, donnant sur la rue : en face, une place vide, un resto fermé, grand soleil et silence d’août.

A l’intérieur, une dizaine de personnes squattent des chaises, des canapés. Certains dorment, d’autres discutent, écoutent la radio ou s’accrochent à leur téléphone portable comme à une balise de détresse. Derrière une table, Evelyne, militante de l’asso collégiale « un toit pour toutes et tous », tape la discussion avec ceux qui passent, autour d’un café.

Au mur, des affiches. L’une d’elles représente la carte de France avec cette phrase : « Terre d’accueil ? Pour que le mythe soit réalité ». On en est encore loin, visiblement : « ici, précise Evelyne, il y a des gens d’Afrique du Nord, d’Erythrée, du Soudan, du Tchad. Ils sont sans papier ou demandeurs d’asile. Certains sont censés être logés en CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile), mais il n’y a actuellement plus aucune proposition, et, après l’expulsion par l’État de leur lieu de vie (le squat dit de la Moutonnerie), ils se retrouvent SDF. Pour eux, le quotidien est très compliqué : les structures d’aides sociales sont vite saturées, et les organismes tels que Resto du Cœur ou Croix Rouge ne suffisent pas et les possibilités de logement sont quasi nulles. »

Ils survivent à coups de bons valables pour 10 repas, mais dans certains endroits, sans papier, pas de possibilité de manger. Heureusement, même en août, des militants essaient de faire face et de parer à l’urgence.

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Mots-clefs : expulsions | migrants

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