[Mexico] Voix depuis la prison, lettre de notre compagnon anarchiste Fernando Barcenas

Aux compagnons et compagnonnes

Il y en a, qui ne comprennent pas que lorsque nous parlons de liberté, nous ne faisons pas référence à la liberté entre guillemets, c’est-à-dire, bien sûr à la liberté – démocratique – capitaliste et cela ne m’étonne pas, car c’est la seule liberté que nous connaissons ou à laquelle on nous a laissé la possibilité de penser…

Cependant, il arrive qu’après avoir expérimenté les conditions de l’enfermement, de la surpopulation carcérale et de la violence générée par le cannibalisme social, tu te rends compte que la liberté ne se trouve nulle part et que bien sûr elle ne peut être arrachée à ceux qui l’ont vécue et expérimentée dans sa plus large expression…

Et donc, rien, ni personne, ni les dieux, ni la nature ne donnent à l’être sa liberté, il/elle se la donne à elle – même/lui- même, il ou elle construit sa vie, ses règles, sa « loi ».

Aucun tyran ne peut nous arracher cela et si l’un d’eux essaie, il devra alors nous assassiner comme ils le font de nos jours en se moquant de nous ceux qui n’avons rien…

Cependant nous ne sommes pas des êtres inoffensifs, nous avons de la haine, de la rancœur et du ressentiment, mais tout cela n’est pas ce qui nous rend dangereux, mais la guerre déclarée à laquelle nous participons et que nous assumons comme telle. Notre amour pour la liberté, nous fait devenir les ennemis de l’autorité.

Nous, les anarchistes, nous transgresserons toujours les normes, nous sommes illégaux, clandestins parce que nous croyons au droit de chacun et chacune à se rebeller contre ceux qui nous font du mal…

Quand l’État et les législateurs essaient et cherchent à soumettre et à convertir les opprimés en simples esclaves au service de leurs privilèges et leur volonté, à partir de ce moment les opprimés entrent en guerre contre eux [l’état et les législateurs], et en ce moment le peuple en a marre de leur obéir .

La destruction du pouvoir politique nous concerne et c’est notre mission et elle continue à travers leurs murs et leurs barreaux. Pour que commence une révolution il est nécessaire qu’il y ait des rebelles et aujourd’hui, une fois encore, nous déclarons la guerre après avoir refusé et détruit la « paix » de puissants.

Fernando Barcenas

Prison Nord de Mexico

10 avril 2015

Qui est Fernando Bárcenas Castillo ?
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* Voir également la dernière lettre de notre compagnon Carlos Lopez : Quelque part dans un coin du monde et la dernière lettre de Fallon  : de retour au quartier, ici

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