[loi travail] La direction de la CFDT : entre jaunerie et coups bas !

Au sujet du conflit social sur la loi travail, la direction de la CFDT parle avec dédain d’une « mobilisation fourre-tout ». Réaction d’un syndicaliste énervé.

CFDT national : anti-social

Au sujet du conflit social sur la loi travail, la direction de la CFDT parle avec dédain d’une « mobilisation fourre-tout ». Elle assume sans vergogne que la loi travail est « un projet de loi qui peut potentiellement être porteur de progrès » [1]. On notera que toute la nuance réside dans la notion de potentialité .

Mais, nous, travailleurs, nous ne voulons pas jouer nos vies aux dés : nos conditions de travail c’est du concret, l’exploitation de notre force de travail, une réalité. Il n’est pas admissible que la CFDT se permette de jouer le progrès social à la roulette russe .

ça chauffe à la CFDT

Le syndicat est classé parmi les collaborateurs du patronat. Pourtant, dans ses rangs, il existe parfois quelques camarades qui sont arrivés là peut être parce que c’était le seul syndicat dans la boite, ou parce que leurs positions au sein de l’entreprise étaient plus combatives que chez un autre syndicat ayant des permanents plan plan.

Mais ces camarades, dans un cadre plus large, il ne passe plus pour la direction de la CFDT. Elle leur met des battons dans les roues quand ils veulent porter un autre discours que celui nauséabond de la Loi travail. Ainsi, avec l’appuie des statuts du syndicat, la direction de la CFDT vient de démettre de ses fonctions l’Union locale CFDT de Montpellier. Leurs crimes ? Avoir annoncé leur intention de manifester aux côtés d’autres syndicalistes, encartés ou non, contre le projet de loi : « Ce projet de loi qui réécrit le code du travail, il n’y a que le patronat qui en est satisfait. Mon adversaire sur ce coup ce n’est pas la CGT. Ce n’est pas le moment de diviser le mouvement ouvrier » avait osé l’Union local (UL) de Montpellier [2]. Conséquence en interne, l’UL vient de se faire retiré son autonomie par la direction et sa gestion est désormais réglée par l’échelon départemental (c’est à dire par les chefs des sous-chefs qui se rebiffent à juste titre).

Pour autant, certain-e-s à la CFDT avaient bien compris, et comprennent toujours, la nécessité de construire la lutte face à « l’alarme sociale » du mouvement social naissant. Ainsi, la CFDT culture appel à rejoindre les cortèges et le fait savoir avec virulence à la direction CFDT dans une lettre ouverte [3]. La fédération Métallurgie de la CFDT indique aussi que « l’avant projet, tel qu’il est proposé, ne nous convient pas. Nous pensons que nous pouvons aller plus loin » [4]. Le syndicat CFDT de la société Divia (Dijon) constatent lui « l’opposition de nombreuses sections et adhérents aux mesures contenues dans le projet de loi El Khomri [qui] contient trop de mesures défavorables pour les salariés » [5] (le discours semble policé mais c’est une vrai bombe pour la CFDT).

CFDT une structure néfaste

Il ne faut pas oublier d’autres histoires à la CFDT qui rappellent pourquoi ce syndicat, sous couvert de speudo syndicalisme-réformateur, est foncièrement jaune (comprenez traitre ou vendu). On rappellera que ce syndicat a en 2015 mis sous tutelle son syndicat du commerce d’Ile-de-France. C’est à dire qu’elle menace de mettre tout le monde vraiment dans la merde [6]. Tout ça parce que ce syndicat du commerce voulait - et pouvait - s’opposer au travail du dimanche avec le soutien de salariés des entreprises en question. Mais encore, on rappellera que les articles sont édifiants lorsque l’on tape « CFDT » sur Paris-luttes.info : https://paris-luttes.info/spip.php?page=recherche&recherche=cfdt

Certaines directions syndicales se targuent d’être (plus) responsables que les responsables, et ce dans un numéro de théâtre burlesque. Pourtant, il y a rien de responsable quand on ne se mobilise pas contre un projet de loi dévastateur pour les travailleurs. Il n’y a rien à négocier, il y a rien à gagner non plus pour nos conditions de travail ou pour le progrès social. Bref, on perd nos vies à les gagner alors ne lâchons rien.

Ne lâchons rien et soutenons également les moutons noirs de la CFDT qui bravent leurs directions syndicales. Courage à eux, nous les accueilleront dans nos cortèges et piquets de grève.

Article écrit à la va vite par un syndicaliste énervé

Mots-clefs : syndicalisme | répression

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