Liberté pour tou.te.s les manifestant.e.s de Calais !

Communiqué d’étudiant.es et d’enseignant.es des Universités Paris 7 et Paris 8 en soutien aux migrant.es et demandant la libération immédiate de tous les manifestant.es interpellé.es lors de la manifestation du samedi 23 janvier à Calais.

Samedi 23 janvier 2016, des milliers de personnes ont participé a la manifestation en solidarité avec les migrants à Calais, qui vivent dans des campements en attendant une possibilité de rejoindre le Royaume Uni. Quotidiennement les migrante..s subissent des attaques racistes et sont soumi.e.s à des traitements inhumains et dégradants. La manifestation était une réponse forte de solidarité, face aux dernières tentatives par les autorités locales d’expulser les campements et d’intensifier la militarisation de la zone. En fin de manifestation, le cortège s’est dirigé vers le port de Calais, où plusieurs centaines de personnes ont réussi à outrepasser les grilles qui l’entourent et à monter sur un ferry. ces derniers ont été pourchassés à travers le port et dirigés au campement à coups de matraques et de gaz lacrymogènes. Certains seront hospitalisés.

La police a procédé à 15 gardes à vue. Sur les 15 personnes. 8 devaient passer en comparution immédiate, le lundi 25 janvier au tribunal de Lille. L’institution judiciaire présente les 6 migrants comme « auteurs des faits » et les 2 militants comme « complices ». Finalement le procès est reporté au 22/‘02. En attendant, les migrants sont placés en détention pour défaut de représentation. et les militants sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans la région. Elles risqueralent toutes jusqu’à 6 mois ferme et 3 750€ d’amende.

Dimanche, le procureur prévoyait de libérer les 7 autres personnes. mais seules 4 l’ont effectivement été. Elles sont de nationalité française et n’encourent a priori aucune pousuite. Les trois autres de nationalité italienne, ont été placées en centre de rétention (CRA). En effet, contredisant la décision du procureur, le préfet a décidé de les retenir pour motif de « trouble à l’ordre public ». Le placement en rétention est accompagné d’une obligation à quitter le territoire (OQTF). Le délai de rétention arrive à terme dans les prochains jours ; elles seront donc jugées par le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) ainsi que par le Tribunal Admnistratif. Résidentes, étudiantes et salariées en France depuis plusieurs années, elles risquent toutes les trois d’être expulsées en Italie dans les jours à venir.

Serait-ce parce qu’elles n’ont pas les bons papiers, que le préfet estime qu’elles « troublent l’ordre public » ?

Deux d’entre elles sont étudiantes à Paris 7 et Paris 8 en dernière année de Master. Elles se sont rendues comme d’autres étudiant.e.s et personnes solidaires à cette manifestation en soutien aux migrant.e.s de Calais.

Nous, étudiant.e.s à l’Université Paris 7 et Paris 8, faisons part de notre indignation de la repression faite aux migrants ainsi que la criminalisation des luttes qui s’accentue depuis l’imposition de l’état d’urgence. Nous dénonçons aussi un traitement judiciaire xénophobe avec des politiques migratoires racistes qui permettent l’expulsion de toute personne n’ayant pas les bons papiers. Nous apportons tout notre soutien aux migrants qui vivent cette situation en continu ainsi qu’aux personnes en lutte pour la liberté de tou.te.s contre les politiques sécuritaires de l’union européenne et de la France, contre la guerre aux migrant.e.s et à ceux et celles coupables d’en être solidaires.

Nous étions solidaires de cette manifestation et demandons que cessent toutes poursuites judiciaires et administratives à l’encontre des personnes qui y ont participé.

Des étudiant.e.s et des enseignant.e.s des Universités Paris 7 & Paris 8

Note

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