Liberi Tutti : charges et arrestations à Vintimille lors du camp noborders

Depuis le 4 août, les migrant-e-s et les soutiens noborders de Vintimille ont fait plusieurs actions contre la fermeture de la frontière italo-française. Plusieurs migrant-e-s ont été enfermé-e-s en Centre de Rétention et plusieurs soutiens ont eu des interdictions du territoire ou sont toujours placé-e-s en détention.

Le camp no-border de Vintimille avait été lancé pour cet été du 5 au 10 août. Ça fait déjà depuis plusieurs mois que les contrôles à la frontière franco-italienne se sont intensifiés, empêchant les migrant-e-s de passer, les enfermant dans le camp de la Croix Rouge italienne, détruisant toutes tentatives d’auto-détermination et d’auto-organisation collective. Ce rendez-vous estival voulait à nouveau renforcer la lutte contre les frontières et pour la liberté de tous et toutes.

Depuis le 4 août, ces dernières journées ont vu à nouveau migrant-e-s et camarades lutter ensemble sous la pression d’un étau médiatique sans précédent.

Dans la nuit du 4 août environ 300 migrants avaient essayé de dépasser la frontière italo-française sans succès, quittant le centre de la Croix Rouge italienne dans lequel ils-elles étaient enfermé-e-s. Ils-Elles voulaient exiger collectivement son ouverture et la libération d’un de leur camarade placé en centre de rétention administrative dans le sud de l’Italie. En essayant de dépasser la frontière aussi par la mer, plus de 100 migrant-e-s ont été arrêté-e-s et maintenus en détention dans les containers de la Police aux Frontières (PAF) de la gare de Menton-Garavan ou ramené-e-s de force en Italie dans la journée du 5 août.

Suite à cela, le 6 août, les soutiens ont décidé d’organiser une diffusion de flyers sur la plage de Vintimille, pour se diriger ensuite vers le centre de la Croix Rouge, où les migrant-e-s ont été forcés de rentrer suite à la contestation du jour précédent. Pendant qu’ils-elles marchaient tranquillement, une camionnette de la police anti-émeute les a bloqué-e-s. Sans qu’aucun affrontement ait eu lieu, les flics ont chargé et gazé violemment le groupe de soutiens. En s’échappant, plusieurs d’entre eux et elles ont été arrêté-e-s : 11 interdictions du territoire (de Vintimille ou de la région pour les italien-ne-s, de l’Italie même pour plusieurs années pour les français-es), 2 personnes ont été arrêté-e-s et sont toujours dans les mains de la police.

Dans ce contexte, un flic a trouvé la mort suite à un infarctus en marge des arrestations. Bien que cela n’ait rien à voir avec les charges faites aux camarades, les médias italiens ont par contre profité de la nouvelle pour attaquer les activités de soutien aux migrant-e-s. Pendant que sous les yeux de tout le monde les Olympiades de Rio s’amusent à mettre en place une « équipe Réfugiés », la stigmatisation des migrant-e-s et la criminalisation de la lutte no-borders continue.

Aujourd’hui 7 août, les contrôles et les arrestations se sont renforcés : 3 camarades, une italienne et deux français-es ont été arrêté-e-s. Les médias affirment qu’ils auraient eu des bâtons, des chaines et des couteaux sur eux. D’autres français-es auraient aussi été arrêté-e-s apparemment avec des cagoules et des bâtons, selon les médias italiens. La police italienne les accuse de détenir du matériel potentiellement dangereux.
Nous savons par contre que depuis quelques jours la cantine autogérée de Vintimille a été expulsée et que plusieurs lieux de soutiens à la lutte no-borders ont été expulsés et fouillés. Dans ce climat répressif du matériel de camping ou de cuisine devient tout suite un chef d’accusation pour chercher la proie à sacrifier. Il est difficile de croire aux accusations d’un état qui essaye depuis toujours de masquer la détermination des migrant-e-s derrière l’accusation faite aux soutiens de « fomenter la révolte ».

Liberté pour tous et toutes !
Liber* Tutt* !

Plus d’info sur le profil facebook de la Permanence Noborders de Vintimille

Mots-clefs : Italie | Vintimille

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