Lettre à Rémi Fraisse

Dimanche 22 octobre se tenait une journée pour les trois ans de la mort de Rémi Fraisse. Robin, bléssé lors de la manifestation à Bure le 15 août dernier a écrit une lettre afin qu’elle soit lue lors de ce rassemblement.

Rémi,

Le 26 octobre 2014, ta mort m’avait déjà marqué, s’ajoutant à la longue liste des violences policières, confirmant l’évidence qu’aujourd’hui, en France, on peut se faire tuer pour ses idées. Pour chacune de leur mutilation, les nouvelles armes du maintien de l’ordre, grenades ou flash-ball manquent de tuer. À chaque fois, c’est la peur de la mort que l’État nous lance dessus. Les mensonges des gendarmes, du préfet, du ministère et des médias ont confirmé à leur tour que rien n’était finit du régime assassin et criminel sous lequel nous avons toujours vécu. Que le mythe de la démocratie ne tenait que par l’omerta sur la répression policière. Que rien, sinon nos propres forces, ne pourrait renverser cet état de fait. Les jours suivants, comme beaucoup, je suis sorti dans la rue. Nous n’étions hélas pas assez nombreux tant la machine médiatique avait bien marché, tant elle avait si bien su nous diaboliser. Les responsables de ta mort ont même osé prétendre que nous salissions ta mémoire…

Rémi,

Trois ans après ta mort, dont nous nous rappellerons tous, toute notre vie, rien, du coté des préfectures, des gendarmes et des médias n’a changé. Le 15 août 2017, à Bure, j’étais dans la manifestation contre l’implantation du gigantesque centre d’enfouissement des déchets nucléaires CIGÉO quand nous avons été la cible d’une salve d’une quinzaine de ces grenades meurtrières et de nombreux tirs de flash-balls. Nous étions, à ce moment-là, dans un champ vide, les gendarmes n’avaient rien d’autre à protéger que leur fierté. Et la trentaine de blessés, dont quatre graves dont je fais partie, n’est pas trop cher payé pour cela à leurs yeux.

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