Le travail associatif est-il un « boulot de merde » ?

Rencontre-débat avec Olivier Cyran et des travailleurs du secteur associatif autour du livre « Boulots de merde. Enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers ».

Enthousiasme, engagement, militantisme, recherche de sens... ?
Les associations sont aussi, pour ne pas dire surtout, des laboratoires de précarité, où valsent les contrats précaires et l’absence de protection des salarié.e.s. Sous prétexte de leur haute utilité sociale, elles font subir les pires souffrances à leurs travailleur.euse.s.

Faut-il souffrir pour être salarié.e en association ou en ONG ? Que se passe-t-il quand on met en concurrence des travailleurs associatifs ? Comment lutter et s’organiser face à son employeur ? Le service civique est-il la dernière trouvaille pour apprendre à obéir aux patrons ?

Rendez-vous pour la soirée débat le mardi 27 juin à 19h au Lieu-Dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris

Boulots de merde

Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : je fais un boulot de merde. Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre servitude et notre isolement, dans nos fiches de paie squelettiques et nos fins de mois embourbées. Ils se propagent à l’ensemble du monde du travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
Comment définir le boulot de merde à l’heure de la prolifération des contrats précaires, des tâches serviles au service des plus riches et des techniques managériales d’essorage de la main-d’œuvre ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de nans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ? Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes eux-mêmes précaires ont mené l’enquête pendant plusieurs années.
Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au « personal shopper » qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le « Lean management » au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une violence sociale féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre absurdité.
Jusqu’à quand ?

Localisation : Paris 20e

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