Le peuple ne vote plus ! Dissolvons-le !

Des « représentants » dont la fonction n’est pas définie avant d’être élus. Des partis qui ne représentent plus que moins d’un tiers de la population hexagonale. Que reste-t-il des oripeaux de la démocratie parlementaire ? Pas grand chose. Une seule solution : obliger le peuple à voter ou, sinon, le dissoudre.

« Ce soir les électeurs se sont plutôt mobilisés »

C’est ce que déclarait sur France 2 le directeur de l’IFOP, Brice Teinturier, au soir du second tour des élections départementales.

Les soirées électorales nous offrent généralement bien des motifs de nous esclaffer mais ce jour-là nous étions un cran au-dessus. Trouver satisfaisante une participation d’à peine 50 %, pour les laudateurs de la démocratie parlementaire cela relevait de la méthode Coué mais s’accordait parfaitement avec le ton général d’une l’émission dans laquelle chaque parti tentait de trouver la formule pour se satisfaire de ses propres résultats. Les uns transformant leur victoire en triomphe, les autres des pourcentages moins élevés que prévu en victoire historique, d’autres encore leur déroute en « sursaut malgré tout » ou allant chercher à la loupe dans d’improbables cantons la preuve que leur stratégie d’alliance était la bonne. Il n’était pas question de gestion locale, départementale ou régionale mais de tactiques pour les prochaines échéances électorales.

Pourtant, ce que masquait ce concours de langue de bois et de formules magiques, ce n’était pas tant les 50 % d’abstentions que la réalités des votes blancs et des votes nuls. On sait que depuis 1974 les premiers sont comptés… mais non comptabilisés. Autrement dit on vous en livre le nombre mais ce nombre d’entre pas en ligne de… compte dans les pourcentages relatifs aux suffrages exprimés : miracles de la nov langue administrative élaborée par les énarques !

Les bulletins blancs ont été 700 000 au premier tour et près d’1,2 million au second. Si on ajoute les bulletins nuls dont beaucoup, compte tenu des normes imposées pour le vote blanc (papier blanc au format de l’enveloppe ou rien dans cette dernière), marquent en fait un refus de choisir, plus qu’une simple rature ou tâche involontaire sur le bulletin ainsi annulé, nous atteignons plus de un million au premier tour et 1,6 millions au second… soit 8,3 % des votants et 4,10 % des inscrits.

Des chiffres qui relativisent cette mobilisation proclamée des électeurs mais surtout qui corrigent singulièrement certaines interprétation. Ainsi dans le département du Nord qui a « basculé à droite avec une forte poussée du Front national », il aurait fallu préciser qu’avec 53 % d’abstentions et 8% de blancs et nuls ce basculement et cette poussée ne se sont joués qu’au sein de moins 40 % du corps électoral !

Si on tient compte de tous ces chiffres le panorama électoral français est tout autre que celui qu’on tente de nous asséner. Sur 100 % d’inscrits le FN représente 11 %, l’UMP-union de la droite 13/14 %, le PS autour de 10 % ; quant à celles et ceux qui ne votent pour aucun parti ils sont 56 % ! Il ne reste que 10 % pour le FG, le PC, Les Verts, le Modem et les petits partis d’extrême droite….

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