« N’importe qui peut aujourd’hui, en sortant de chez lui au mauvais moment, être interpellé, tabassé, embarqué par les flics, inculpé de violences à agents par un juge empressé de témoigner sa totale confiance à tout rapport de flic, fiché par les Renseignements Généraux comme agitateur, présenté dans la presse comme casseur ou provocateur grâce à de nombreux communiqués de presse de la Préfecture de Police, emprisonné comme organisateur de désordres qu’un ministre qualifiera de complot international. »
Le fascicule est présenté sur le site des Archives Getaway.
Ce texte, [est] signé « Défense Collective » (...).
Comme lors d’expériences plus récentes de collectifs de défense juridique, il s’agit d’un petit fascicule de conseils pratiques et d’informations en vue de la défense militante qui vise à être largement diffusé : il s’adresse aux « ouvriers, immigrés, jeunes, militants révolutionnaires – qui subissent la répression quotidienne de la bourgeoisie ». À propos des immigrés, il faut savoir que « seule la protection des masses peut sauver le travailleur menacé ».
Sa phraséologie maoïste qui oppose « masses populaires mobilisées » et « répression bourgeoise », ainsi qu’un certain nombre d’autres indices, permettent de lancer des hypothèses assez précises quant à sa date et son contexte d’écriture.
On y trouve néanmoins des éléments intéressants comme l’appel à refuser tout fichage (empreintes, mesures, photos) qui résonne particulièrement aujourd’hui.
Rencontrer ce document amène à se poser ces premières questions : ce guide est-il le premier de ce type à cette époque-là ?
« Défense Collective » est une signature ponctuelle ou un groupe qui a existé au delà de ce guide ?
Quelles étaient les pratiques du Secours Rouge à ce moment-là ?
Voir le manuel de l’arrêté sur les Archives Getaway.