Le bidonville de la Petite Ceinture

Menacés d’expulsion à plusieurs reprises, les habitants du camp sont à nouveau sous le coup d’une menace d’évacuation, portée par une plainte de Réseau ferré de France (RFF), le propriétaire de l’emprise. Mais pour l’instant, la trêve hivernale les protège.

Un bidonville a pris racine sur la voie ferrée abandonnée, à quelque pas du café branché, La Recyclerie, et de son jardin « ouvrier ». Les habitués du café, de ses stands et de ses ateliers de jardinage, Porte de Saint-Ouen à Paris, n’ont pourtant jamais croisé ces habitants discrets.

L’anneau de la Petite Ceinture a été abandonné il y a plusieurs décennies et son réaménagement a longtemps suscité un vif débat parmi les écologistes et les entrepreneurs. Depuis la « crise des migrants », une multitude de cabanes de fortune y ont fleuri. Une section de 500 m de rails accueille environ 400 personnes, agglutinées à 5 dans des pièces de 10m2. Les planches et les palettes servent de murs, des bâches plastique sont assemblées en guise de toits, des cheminées de fortune ont été aménagées tandis que le campement n’est pas approvisionné en l’eau courante ni en électricité. Ces occupants font quotidiennement la queue aux douches municipales de la Porte de Saint-Ouen à plus d’un kilomètre de là.

Pour la plupart originaires de Roumanie ou de Bulgarie, ces habitants en « transit », se sont réfugiés dans la capitale depuis le démantèlement du camp de la banlieue nord de Pierrefitte sur Seine, en 2014. Intégrés au paysage parisien, ils accueillent depuis cet été des nouveaux venus, originaire du Moyen-Orient, dont certains sont d’anciens résidents des camps de La Chapelle et de la Cité de la Mode et du Design. Venus en France pour y trouver un avenir meilleur, ils vivent pour la plupart dans un état de précarité qui dépasse de loin les conditions de vie dont ils bénéficiaient dans leurs pays. Après avoir généré une vague médiatique porteuse d’espoir, la « crise des migrants » n’a pourtant pas provoqué l’aide financière et l’action gouvernementale escomptée.

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Localisation : Paris 18e

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