Ce que j’ai vu :

Des policiers en uniforme qui enjoignaient à des personnes de « circuler », de ne pas « stationner ». Un homme passait en poussant une poussette dans laquelle était sa fille d’environ 2-3 ans. Un policier lui a demandé de se dépêcher de circuler, l’homme s’est arrêté pour demander la raison de cet ordre, et le policier lui a crié dessus et l’a poussé ! Devant cet accès de brutalité policière, des personnes se sont approchées pour voir ce qui se passait, le policier s’est énervé, il a sorti sa bombe lacrymogène et a gazé devant lui, dans un geste de gauche à droite. Toute la foule, les familles qui passaient, moi-même qui était derrière le policier, sur la chaussée, avons été atteints par les gaz lacrymos. La petite fille dans la poussette pleurait et hurlait. 4 autres policiers, 2 hommes et 2 femmes, sont intervenu-e-s alors, pour aider à disperser tout le monde.

Une des policières, près de moi, a dit « Et dire que pendant un mois ça va être comme ça ! » Pendant un mois, me suis-je demandé ? J’ai alors compris, j’ai fait le lien avec les provocations policières et le traitement médiatique qui ont suivi les 2 victoires (inattendues) de l’équipe de foot d’Algérie. Les soirs où l’équipe de France gagne, pas de problème si ça klaxonne toute la nuit dans ma rue, c’est une légitime liesse populaire, mais quand c’est l’équipe d’Algérie qui gagne, pour la préfecture (donc le gouvernement ?), la police et les media, c’est le djihad !

(...) mais quand c’est l’équipe d’Algérie qui gagne, pour la préfecture (donc le gouvernement ?), la police et les media, c’est le djihad !

Je suis resté un peu discuter avec des personnes. Elles m’ont expliqué que des policiers les empêchaient d’accéder aux Puces, en leur parlant du « match » (Précision pour les ignares du Mondial : il n’y a pas de match de l’équipe d’Algérie aujourd’hui, cette interdiction de l’espace public vaut donc pour tous les jours !), mais qu’elles ne filtraient pas tout le monde ! Un dimanche aux Puces de Montreuil, toute personne susceptible d’être algérien-ne était interdit-e de séjour ! (j’aimerais assez lire la formulation utilisée dans la circulaire de la Préfecture sur laquelle les policiers basaient leur intervention). Qui cherche ainsi à allumer le feu dans la communauté algérienne en France ? Qui envoie la police provoquer des incidents ? Pour quel objectif ?

Après que tout le monde se soit dispersé, le policier gazeur, un autre policier qui avançait sur les gens en les menaçant et une des policières sont remontés dans un véhicule immatriculé CD045ZP, un autre policier plus âgé et une des policières sont remontés dans un véhicule immatriculé CF693GM.

Ceci est mon témoignage, qu’il serve à qui voudra, citoyen souhaitant porter plainte ou IGPN souhaitant faire le ménage...

Olivier, instituteur à Belleville