L’humour n’est pas un ennemi

Le politiquement correct qui a cours dans certains milieux atteint parfois des degrés pathologiques et empêche toute empathie entre les êtres humains. Pour ma part, je ne mange pas de ce pain-là.

L’humour n’est pas un ennemi

Bonjour,
Un ami m’a informé du fait que cette affiche n’avait pas fait l’unanimité.
Je tiens donc à m’expliquer.
N’étant pas de langue maternelle française, j’ai supposé que l’expression populaire « choisir entre la peste et le choléra » - bien plus vieille que Louis Pauwels... - disait bien ce qu’elle veut dire : il y a des choix qu’il faut savoir refuser. Or l’image porte sur des maladies, pas sur des individus : elle ne stigmatise personne. Et comme les candidats sont trois, il a fallu ajouter une troisième maladie que personne n’aurait envie de choisir. J’aurais pu mettre la grippe, mais je crains que personne n’aurait pris le propos au sérieux.
Je voulais simplement dire, donc, qu’il n’y a pas à choisir entre ces trois personnages, car ils sont tous aussi nuisibles pour le pays. Et c’est bien un propos politique, car ils sont publics et on parle d’eux dans les médias à toutes les sauces et avec le plus grand respect.
Le politiquement correct qui a cours dans certains milieux atteint parfois des degrés pathologiques et empêche toute empathie entre les êtres humains. Pour ma part, je ne mange pas de ce pain-là.
Je constate d’ailleurs que dans ton commentaire tu utilises le terme « paresseuse » pour qualifier le propos de cette affiche. Devrais-je, en restant dans ta logique, penser que tu stigmatises les paresseux, dont un certain Paul Lafargue avait fait l’éloge il y a 160 ans ? Et par extension tous les chômeurs, qui sont traités de paresseux à longueur de discours ou d’allusions par tous les médias main stream ?
Mais la maladie qui à mes yeux est la plus handicapante, c’est le manque d’humour dont certaines personnes sont affectées. Elle n’a pas de nom spécifique, sinon j’aurais choisi celle-là, qui est sûrement la plus grave, car elle empêche de rire des choses tragiques de la vie, et, cela faisant, de se soulager.
De plus, me voir traiter de « validiste » quand je suis moi même assez abimé (même si ce n’est pas par ces maladies-là) me fait plutôt sourire.
Désolé de t’avoir blessé, mais si avant de coller mes affiches (il y en avait plus d’une centaine) je devais demander le feu vert de l’assemblée générale de Nuit debout, je suis convaincu qu’il n’y en aurait pas une seule qui obtiendrait l’unanimité. J’accepte donc de courir le risque de déplaire à certains, précisément parce que je continue à faire confiance à l’humanité et à son sens de l’humour, qui est une arme politique dont un mouvement social radical ne peut pas se priver.
Je fais d’ailleurs un constat encourageant : les slogans des manifs et les graffiti prennent de plus en plus ce pli et cela donne espoir dans son avenir.
Un sourire amical.
Gianni
PS : Je te remercie de ne pas avoir arraché l’affiche, comme l’ont fait certains « policiers de la pensée » dans d’autres manifs. Si on se rencontre, je t’apporterai un feutre afin que tu puisses y ajouter tes commentaires.

Mots-clefs : VIH

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