Journal anonyme de la fac de Nantes : L’action

Journal auto-organisé de Nantes pour le retrait TOTAL de la « loi Travail ».

Le journal est à télécharger en pdf :

Extraits :

Mercredi 9 Mars, 500 000 personnes se sont mobilisées pour le retrait TOTAL de la « loi travail » dont 100 000 à Paris, 30 000 à Nantes, entre 15 000 et 20 000 à Bordeaux et Toulouse, 10 000 à Rennes. On dénombre des rassemblements dans des centaines de villes partout en France, galvanisés par des blocages de lycées comme à Nantes aux lycées Camus, Les Bourdonnières, Jean Perrin et Jules Rieffel. Face à un indéniable engouement des étudiant.te.s , des salarié.e.s et des lycéen.e.s, le gouverne-ment a d’emblée réprimé cette contestation grandissante :

  • A Nantes : 7 mineurs interpellés et environ 10 blessés (dont 1 grave à la tête)
  • A Bordeaux, des lycéens sont gazés et étranglés par la BAC, une interpellation
  • A Lyon : 3 arrestations ,débouchant sur 6 mois avec sursis pour l’un et 6 mois fermes pour l’autre), ainsi que 2 blessés( dont 1 hospitalisé d’urgence)
  • A Valenciennes : 2 blessé.e.s hospitalisé.e.s, et la liste n’est bien sur pas exhaustive ...
    On note, dans toutes ces manifestations l’usage massif de gaz lacrymogènes, de LBD, et même – à Valenciennes – de grenades offensives.
    Sans complexe, le pouvoir a fait le choix d’instaurer un rapport de force violent avec le celui-ci n’en est qu’à ses débuts. Soyons solidaires face a la répression de la police et de la justice ! A cela s’ajoute le traditionnel blabla politicien qui balaie cette mobilisation d’un revers de la main et des syndicats qui négocient déjà avec le gouvernement afin d’obtenir de vulgaires aménagements.

Pourtant, le souhait des étudiant.e.s semble bien différent. Dans toute la France fleurissent des assemblées générales (AG) pleines d’ambition et d’audace :

  • A Nanterre, à Tours, les étudiant.e.s se sont prononcé.e.s contre l’état d’urgence et ont bloqué un bâtiment ;
  • à Dijon un amphithéâtre est occupé, permettant l’organisation de débats - notamment avec des professeurs des divers UFR ;
  • La Sorbonne s’est prononcée pour la levée immédiate de l’état d’urgence, la réduction de la semaine du travail à 32h, l’allocation d’autonomie pour toutes et tous les jeunes, la démission du gouvernement Valls, et l’abandon immédiat du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
    Malgré une ZAD située à quelques kilomètres et alors que l’état d’urgence est condamné dans plusieurs facultés, l’AG nantaise est restée muette sur de multiples sujets, se cantonnant tristement à la « loi travail ». L’instauration de cette attaque néolibérale s’inscrit dans le prolongement de l’état d’urgence, de la normalisation de l’exception et des mesures comme celle sur le renseignement ou la loi Macron ... Cet arsenal législatif ne rend nos vies que plus précarisées, surveillées, et aseptisées. A ce manque de perspectives que nous offre le gouvernement s’ajoute une répression grandissante envers les classes populaires, les musulmans, les militants et surtout les réfugiés notamment à Calais.
    La « loi travail » véritable abjection détruisant le droit du travail, marquant une régression sans précédent et ne faisant que rendre le capitalisme plus corrosif, offensif et violent, s’ajoute à ce marasme et ne peut être combattue indépendamment du reste : c’est un tout massif et nauséabond. Nous devons conserver la dynamique de la mobilisation du 9 mars avec les lycéen.ne.s, les salarié.e.s, les précaires et les sans- papiers Aussi, appelons le corps enseignant et le personnel de l’université à rejoindre le mouvement !
    PROPOSONS !
  • La réquisition ! de tout ce qui nous semblera utile pour lutter. À partir là, nous n’aurons plus qu’à dépendre de nous même sans perdre de l’énergie dans des inquiétudes logistiques et financières : réquisition de projecteurs, imprimantes, peinture, papiers pour faire des tract, des affiches ...
  • L’occupation ! d’une salle, d’un amphi, d’un bâtiment est un point fondamental dans la construction d’une lutte. Occuper, c’est ancrer
    dans le réel et la constance ce qui est seulement éphémère
  • et évasif- en AG. Occuper c’est aussi centraliser des
    informations et cordonner des actions diverses. Le lieu
    occupé est voué à devenir un lieu d’apprentissage et
    d’échanges de savoirs (films, lectures, conférences..).
    L’occupation favorise le rassemblement, la rencontre,
    et la confrontation de nos idées parfois divergentes.
    Ainsi elle lance une dynamique de ré-appropriation d’un espace
    commun devenu un simple lieu de consommation morose et aseptisé. Faisons-en un lieu de vie !
  • La différence ! de point de vue ne doit pas être vue comme un obstacle mais une force. « Les mots nous diviens, les actes nous unissent » disaient les Tupamaros. L’unité se fait dans l’action ,chacun faisant selon ses propres moyens. On a trop souvent pris l’habitude d’adopter une posture monolithique dans la prise de décision. On ne veut qu’une seule et unique voix. Celle ou celui qui ne se conforme pas à la ligne directrice de la collectivité est désigné comme un agent provocateur et stupide. L’unité de la méthode restreint le champ de perspectives, omet et finit par détruire toute créativité et individualité en censurant certaines formes de pensées et d’actions qualifiées de mauvaises et nuisibles. Or, pour conserver un dynamisme dans cette lutte, pour en sortir gagnant, nous devons composer avec tout-e-s celles et ceux qui se sentent concerné-e-s. Nous devons créer nos propres espaces et libérer nos individualités pour laisser parler nos imaginations qui sont et resteront multiples !
  • Méfions nous des AG ! qui ne sont pour l’instant, que de vastes théâtres, maussades ou l’on échange sans s’écouter, où l’on déblatère sans créer, ou les désirs sont étouffés. On écoute celle ou
    celui (surtout celui il ne faut pas se mentir) qui maitrise
    la rhétorique et la diatribe plutôt que celui qui pense.
    La décision finale semble être prise en commun mais elle n’est que le résultat de la dernière envolée lyrique d’un-e intervenant-e et rarement basée sur la raison. Il existe notamment des « petits guides pour diriger une AG » qui circulent beaucoup dans les milieux syndicaux afin de garder un meilleur contrôle sur le mouvement ...
    Cependant l’AG ne doit pas être désertée. Elle doit rester un outil important afin de coordonner les actions qui font consensus et tout autre point qui nous rallie. Elle ne doit à aucun moment devenir un organe bureaucratique fascisant, un organe étatique, qui indique le seul et unique chemin a suivre. C’est pour cela que nous devons repenser l’organisation de nos AG ! Notons également que l’AG « souveraine » a voté mercredi dernier le retrait total de « la loi travail » sans aucune forme de négociation. OR on a pu voir la semaine dernière un certains syndicat étudiant – que l’on ne citera pas ici – tenter de négocier avec le gouverne- ment. Demandons l’exclusion de ce syndicat qui tente déjà de nous trahir. -N’oublions pas que nous sommes des universitaires, des étudiant.e.s !. Nous avons des livres, du savoir, et des cerveaux en ébullitions. Il existe des milliers de formes d’actions autres que faire des tracts et du collage ! S’ils sont importants, ils ne font que reproduire des pratiques de partis et syndicats. Inspirons nous de l’histoire, innovons et adonnons nous à d’autres formes d’actions ! Cela aura le luxe de faire trembler le gouverne-ment et les puissants !

Auto-organisez vous, auto-organisons nous ! par 2 par 17 ou même par 48, 68 ou 71 selon la capacité d’action de chacun !

Quelques canaux d’informations alternatives

  • nantes.indymedia.org
    Nantes Révoltée
  • zad.nadir (Notre-Dame-des-Landes) - paris-luttes.info (Paris)
  • rebellyon.info (Lyon)
    Bordeaux Se Lève (Bordeaux)
  • quartierslibres.com (banlieue parisienne) - mars-infos.org (Marseille)
    Soyons Sauvages (Paris)

Note

signé : Des Enragé.e.s

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